Louisa Hanoun à la rescousse de Benghebrit
Connue pour son franc-parler, Louisa Hanoun a exprimé aujourd’hui son soutien à la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghbrit, qui fait l’objet d’une campagne « misogyne ».
Positionnement politique franc et sans équivoque en faveur de la modernisation de l’école algérienne ou simple solidarité féminine ? Il reste que la pasionaria du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoun, est peut-être l’unique responsable politique à voler au secours de la ministre de l’Education Nouria Benghebrit, objet d’une campagne féroce menée depuis quelques jours par les milieux islamo-conservateurs.
Lors d’une conférence animée aujourd’hui au siège national de son parti à El Harrach, la porte-parole du PT a défendu bec et ongles la ministre de l’Education, « une dame respectueuse», et fait siennes toutes les recommandations de la dernière conférence nationale sur l'évaluation de la mise en œuvre de la réforme de l'école qualifiées d’ «audacieuses».
« Que s’arrête cette campagne, cette cabale misogyne. C’est honteux ! », s’est-elle exclamée, en désignant du doigt ceux qui font de la langue arabe et de l’Islam un fonds de commerce. « Ceux qui se taisent devant des orientations économiques destructrices, devant la bourgeoisie compradore ne sont pas fondés à donner des leçons de patriotisme », a-t-elle asséné.
Abordant la question qui fait polémique, à savoir l’introduction de la Daridja dans l’enseignement scolaire, Mme Hanoun a estimé qu’il appartient aux experts de prendre en charge cette problématique. «Il est plutôt question de l’introduction des langues maternelles dans les classes préparatoires, mais qu’il n’est pas question de la remise en cause de la langue arabe », a-t-elle soutenu.« L’usage du dialecte est une transition importante. Ce débat doit être réservé aux spécialistes qui ont des compétences », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Mme Benghebrit qui a eu à qualifier, jeudi 30 juillet, la campagne dont elle fait l’objet de « chahut inacceptable», est revenue, hier (2 août) à la charge, en confondant à nouveau ses détracteurs qui, selon elle, « veulent maintenir le statu quo ». Mieux, elle les accuse de « tromper la société en lançant un faux débat et en les détournant des véritables enjeux ».
Yacine Ouchikh