Les rentrées en devises fondues de moitié

 Les rentrées en devises fondues de moitié

BJOERN HOLLAND / IMAGE SOURCE


 


La chute des prix du pétrole a sérieusement mis à rude épreuve les rentrées en devise de l’Algérie qui s’amenuisent de mois en mois. La période des vaches maigres est bel et bien là !


 


L’Algérie ressent durement la chute, depuis plus d’une année, des cours du pétrole. Pendant le premier semestre 2015, l’Algérie a perdu presque la moitié de ses rentrées en devises.


En effet, selon des statistiques des douanes algériennes, divulguées aujourd’hui (24 juin) par l’agence officielle APS,  les exportations algériennes ont été, de janvier à mai 2015, de seulement 15,94 milliards de dollars contre 28,31 milliards de dollars à la même période en 2014.


Conséquence : la balance commerciale du pays a accusé un déficit de 6,38 milliards de dollars alors qu’elle était excédentaire de 3,44 milliards de dollars l’année dernière. Petit bémol : les importations ont connu une légère baisse. Elles sont estimées à 22, 33 milliards de dollars contre 24,87 milliards. Autrement dit, l’Algérie consomme plus qu’elle ne produit. Ce qui n’a pas laissé de déteindre sur les réserves de change du pays qui s’amenuisent peu à peu.


De mars  à septembre 2014, elles ont accusé une chute de 10 milliards de dollars. Mi-avril dernier, l’agence américaine Bloomberg a rapporté, en reprenant des données du FMI, qu’au mois de janvier 2015, les réserves de change de l’Algérie ont enregistré une baisse de 11,6 milliards de dollars !


La plus forte baisse mensuelle depuis plus 30 ans, déplorait alors l’agence américaine qui n’a pas manqué de faire de sombres prévisions : si l’Etat algérien qui vit largement au-dessus de ses moyens maintient  le même rythme dépensier, les  devises amassées cette dernière décennie fondront comme neige sous soleil en 15 mois à peine.


Ce qui n’arrange rien, c’est que l’Algérie exporte peu en dehors du gaz et du pétrole. Toujours de janvier à mai 2015, les exportations algériennes hors hydrocarbures sont d’à peine 1,03 milliards de dollars, soit 6,48% du volume global des exportations.


 


Yacine Ouchikh