Les législatives fixées pour le 4 mai
C’est officiel, les élections législatives auront lieu le 4 mai prochain. En effet, le président Bouteflika a signé hier (2 février) un décret portant convocation du corps électoral pour cette échéance électorale.
« Conformément aux dispositions de l’article 91-6 de la Constitution et des dispositions pertinentes de la loi organique n° 10-16 portant régime électoral, Son Excellence M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a signé, ce jour (jeudi), un décret portant convocation du corps électoral pour l’élection des membres de l’Assemblée populaire nationale, le jeudi 4 mai 2017 », annonce la Présidence de la république dans un communiqué repris par l’agence officielle APS.
Petite nouveauté : la supervision de ces élections sera faite par une Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) dont les rênes ont été confiées à un militant islamiste, Abdelouahab Derbal, devenu partisan de Bouteflika.
Censée être un gage de transparence des prochaines élections, cette commission-appât n’a pas été accueillie avec grand enthousiasme par l’opposition qui y a vu une simple manœuvre du pouvoir qui a vidé de sa substance sa revendication de décharger le ministère de l’Intérieur de l’organisation et la supervision de toute élection tout en confiant cette tache à une commission indépendante. Ce qui n’a pas empêché nombre de partis d’opposition, à l’image du Front des forces socialistes (FFS), le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ou encore le MSP, un parti islamiste, de prendre part au prochain scrutin.
D’autres partis comme l’Avant-garde des libertés de l’ancien Premier ministre Ali Bneflis et Jil Djadid de Soufiane Djillali ont préféré, eux, ne pas y aller. Justifiant son choix, l’ancien Premier ministre et candidat aux élections présidentielles de 2004 et 2014 a estimé, début janvier, qu’à l’issue des élections de mai prochain l’Algérie aura « une institution législative nouvelle qui va obéir aux ordres » dans laquelle l’opposition « n’aura pas d’influence ».
Sans grands enjeux sauf peut-être pour les partis proches du pouvoir qui espèrent consolider leur position dominante et intervenant dans un contexte de crise économique aigüe, les législatives de mai prochain risque de connaitre le même sort que celles de 2012 : c'est-à-dire massivement boudées par les Algériens.
Yacine Ouchikh