Le secteur de l’éducation dans l’impasse

 Le secteur de l’éducation dans l’impasse

La ministre algérienne de l’Education Noria Benghebrit. Crédit photo : Wikimédia Commons


Des enseignants affiliés à cinq syndicats autonomes sont entrés aujourd’hui en grève, emboîtant ainsi le pas à un autre syndicat autonome du secteur, le Cnapeste, qui observe un débrayage depuis… le 27 novembre 2017. 


La ministre de l’Education Noria Benghebrit a beaucoup de soucis à se faire. Après les enseignants du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur tertiaire de l'éducation (CNAPESTE) qui sont  en  grève, dans certaines wilayas comme Béjaia, Blida et Tizi Ouzou,  depuis le 27 novembre 2017, c’est autour de ceux affiliés à 5 autres syndicats autonomes (Snapeste, etc.) regroupés dans l’intersyndicale de l’éducation  d’observer un débrayage de deux jours, aujourd’hui et demain.


Si le premier responsable du Snapeste, Meziane Meriane, avance un taux de suivi de la grève de 70%, son alter ego du Satif, Boualem Amoura, parle de 80%.


Autrement dit, les enseignants massivement suivi le mot d’ordre de grève lancé par leurs syndicats malgré les menaces de licenciement formulées, dimanche 18 février, par le ministère de l’Education à l’encontre de leurs collègues du Cnapeste.


Les revendications de l’Intersyndicale ? La révision des dysfonctionnements contenus dans le Statut des travailleurs de l'Education, l'application du décret présidentiel 14-266 concernant les diplômes d'études universitaires appliquées (DEUA) et de Licence; la révision de l'arrêté ministériel relatif aux examens professionnels et la révision de la note éliminatoire dans la matière non essentielle; l'amélioration de la situation sociale des corps communs et des professionnels, l'abrogation de l'article 87 bis du code de travail et l'institution d'une prime incitative préservant leur dignité; la révision du régime indemnitaire et de la grille indiciaire des traitements des fonctionnaires en adéquation avec l'indice de vie, etc.


Des revendications qui ont été discutées avant-hier lors de la réunion entre des responsables du ministère de l’Education et les représentants des 5 syndicats autonomes composant l’Intersyndicale sans qu’il y ait le moindre accord entre les deux parties.  « Nous n’avons eu rien de concret pour le présenter à la base », déplore Kouider Yahiaoui, le secrétaire général du syndicat.


« Il n’y a rien de nouveau et rien de clair dans les réponses du ministère. Il n’y a pas de résultats concrets. Il n’y a que des promesses qui ressemblent à celles qui nous ont été faites par le passé », a déploré le secrétaire général du SNTE, Kouider Yahiaoui, dans une déclaration au site TSA. Que fera la ministre de l’Education dos au mur et, plus que jamais, mise en demeure à trouver une solution à un problème qui traine en longueur et qui risque de déboucher, dans certaines wilayas du moins, sur une année blanche ?


Pour le moment, elle a choisi la  manière forte, en multipliant les menaces dans l’espoir de faire plier les enseignants grévistes qui jusqu’ici tiennent bon.


Yacine Ouchikh