Le pouvoir garde la main haute sur les collectivités locales
Le pouvoir en place peut maintenant plancher sur la présidentielle de 2019 sans grand souci. Pour cause, les rênes de l’écrasante majorité des collectivités locales, APW et APC, sont entre des "mains sûres".
Le Front de libération national (FLN) dont le président d’honneur n’est autre qu’Abdelaziz Bouteflika s’est adjugé 603 APC (assemblées populaires communales) sur les 1543 que compte le pays, soit 30,56%. En outre il a réussi à décrocher 711 sièges (35,48%) des APW (assemblées populaires de wilayas).
Le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia, la deuxième béquille du pouvoir en place, a gagné 451 communes, soit 26,21% des APC, et 527 sièges dans les APW, soit 26,30%).
A eux deux, le FLN et le RND ont mis le grappin sur l’écrasante majorité des communes du pays, soit 61,69%, et des APW, soit 61,78%. Sans compter d’autres partis comme le Mouvement populaire algérien (MPA) de l’ancien ministre du Commerce Amara Benyounes (62 APC et 68 sièges APW) et TAJ de l’ex-ministre des travaux publics, puis du Tourisme Amar Ghoul (31 APC et 91 sièges APW), qui appartiennent eux aussi à la fameuse majorité présidentielle.
Autrement dit, les soutiens de Bouteflika ont le pouvoir dans plus de 70% des collectivités locales.
Autre enseignement important des élections locales du 23 novembre : le recul effarant du courant islamiste qui ne séduit plus les Algériens. Le Mouvement pour la société de la paix (MSP) n’a réussi à gagner que 49 communes alors que la coalition islamiste Nahda-Adala-Binae, n’a pu glaner que 08 communes. Soit 3,7% des APC pour 4 partis de cette obédience ! Idem pour le courant démocratique qui n’a eu que des miettes lors de ces élections.
Il y a lieu de relever que le taux de participation à ces élections locales (46,83% pour les APC et 44,96% pour les APW) est beaucoup plus élevé que celui des législatives de mai dernier qui était de 35,37%.
Yacine Ouchikh