Le général Hassan écope de 5 ans de prison

 Le général Hassan écope de 5 ans de prison

ANDREY STAROSTIN / RIA NOVOSTI


 


C’est une première en Algérie. Un haut gradé de l’armée et chef de la lutte anti-terroriste du DRS est condamné à une peine d’emprisonnement. Il s’agit du général Abdelkader Aït Ouarabi dit Hassan, condamné ,jeudi 26 novembre, par le tribunal militaire d’Oran à 5 ans de prison ferme pour « destruction de documents » et « non-respect des consignes ».


 


La décision du tribunal a été prononcée à l’issue d’un procès à huis clos qui n’aura duré qu’une journée. C’est le trio d’avocats de la défense, en l’occurrence Mes Mokrane Aït Larbi, Khaled Bourayou et Tayeb Ahmed Touphali, qui a annoncé cette décision à la presse à la fin du procès qui s’est déroulé sous haute surveillance policière.  


Selon les avocats qui ont introduit un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême, l’ex-responsable du Service de coopération opérationnelle et de renseignement antiterroriste (Scorat), dépendant du Département du renseignement et de sécurité (DRS), s’était bien défendu.


« Le général Hassan s’était bien défendu. Il était à la hauteur de sa compétence, de son courage et de sa probité. Ses réponses étaient pertinentes. Il a plaidé de manière magistrale son innocence. Il a parlé de son métier, le renseignement, mais aussi de Mokhtar Belmokhtar. Il était très à l’aise, serein et détendu. Je peux dire qu’il s’est bien défendu en montrant que ce qu’il avait fait entrait dans le cadre d’une stratégie de défense des intérêts de l’Etat et que les renseignements qu’il collectait ont permis de sauver de nombreuses vies et de protéger les institutions de l’Etat », souligne Me Khaled Bourayou, dans une déclaration à la presse.


Devant le tribunal composé d’un juge civil, de deux assesseurs du grade de général et d’un procureur (colonel), les avocats de la défense ont  plaidé l’innocence du général Hassan qui a été, rappelons-le, arrêté en août dernier à son domicile à Alger.


Lors de ce procès, ajoutent les avocats, six témoins à charge ont été appelés à la barre. « Certains étaient ses ex-subordonnés et d’autres encore en activité ou admis à la retraite. Nous avons demandé à ce qu’ils ne prêtent pas serment pour que leurs témoignages aient un caractère déclaratif seulement », expliquent-ils.


L’affaire a été traitée en l’absence du général-major Mohamed Mediène, dit Toufik, dont la présence avait été exigée par le collectif des avocats de la défense.   


Yacine Ouchikh