Le FMI redoute « un choc extérieur de grande ampleur »
Les administrateurs du FMI s’inquiètent de la situation économique de l’Algérie dont les soldes budgétaire et extérieur « se sont considérablement détériorés ».
Le constat du Fond monétaire international (FMI) est sans appel: la situation économique de l’Algérie est préoccupante et appelle des réformes audacieuses. « L’économie algérienne est confrontée à un choc extérieur de grande ampleur et probablement durable, qui nécessite de la part des autorités une réponse vigoureuse fondée sur l’assainissement des finances publiques et la mise en œuvre de réformes structurelles », a soutenu aujourd’hui le conseil d’administration du FMI qui a achevé les consultations de 2016 au titre de l’article IV avec l’Algérie. Et d’enfoncer le clou : « L’effondrement des cours du pétrole a mis au jour des vulnérabilités présentes de longue date dans une économie dirigée par l’Etat et excessivement tributaire des hydrocarbures ».
Une évaluation assez négative de la situation économique du pays qui met à mal le discours optimiste du gouvernement. Il y a moins d’une semaine, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a assuré que l’Algérie est « sur la bonne voie ». « Malgré quelques manques en matière de revenus, l’Algérie n’a pas été ébranlée et ne le sera pas », a-t-il répliqué à Nicolas Sarkozy qui redoutait un « effondrement de l’Algérie suite à la chute des cours du pétrole ».
Moins tranchant, le FMI ne convient pas moins de la difficulté dans laquelle se trouve l’économie algérienne. « Jusqu’à présent, le choc des cours du pétrole n’a eu qu’un effet limité sur la croissance économique, mais les soldes budgétaire et extérieur se sont considérablement détériorés », a-t-il déploré. Ceci dit, l’institution présidée par Christine Lagarde ne voit pas tout en noir et estime que « l’Algérie a la possibilité de mener l’ajustement au choc d’une manière progressive et de reconfigurer son modèle de croissance ».
Mieux, elle a fourni la bonne recette au gouvernement Sellal pour mener le bateau Algérie à bon port. « Pour rétablir les équilibres macroéconomiques, il convient de procéder à un assainissement soutenu des finances publiques à moyen terme accompagné d’une masse critique de réformes structurelles pour diversifier l’économie », suggère le FMI qui juge que «des réformes structurelles de grande envergure sont nécessaires pour soutenir l’activité économique pendant l’assainissement des finances publiques et pour diversifier l’économie ».
Yacine Ouchikh