Le correspondant de la BBC et de France 24 arrêté

 Le correspondant de la BBC et de France 24 arrêté

Said Chitour


Une mauvaise nouvelle pour la famille de la presse. Le journaliste fixeur Said Chitour a été arrêté par les services de sécurité pour « espionnage » avant d’être écroué à la prison d’El Harrach, à Alger. 


C’est le journal El Watan qui a divulgué l’information dans son édition d’aujourd’hui. Soumis depuis des mois  à une filature, le journaliste  a été arrêté le 05 juin dernier et présenté, il y a deux semaines, devant le tribunal de Dar El Beïda, près la cour d’Alger, qui a décidé de le placer sous mandat de dépôt.


Au vrai, ce sont des diplomates étrangers qui ont dévoilé l’information à l’occasion d’une réception organisée dans la soirée du lundi 03 juillet  à l’ambassade des Etats-Unis à Alger.


Le journaliste est accusé « d’espionnage, de remise de documents classés confidentiels à des diplomates étrangers contre de l’argent ».


Travaillant avec plusieurs medias étrangers notamment  la BBC et  France 24 (anglais), le journaliste a l’habitude d’organiser des rendez-vous à Alger à des personnalités politiques et médiatiques  étrangères, notamment anglo-saxonnes, en visite en Algérie.


Selon le témoignage du frère de Said Chitour qui s’est rendu à la prison d’El Harrach, le moral du journaliste est au plus bas.


« Je l’ai vu à la prison il y a seulement une semaine. Il était perdu, absent et a complètement fondu », a-t-il affirmé à El Watan. Et d’ajouter : « Il ne cessait de répéter qu’il était innocent et qu’ils n’ont aucune preuve qui conforte les accusations. Il se savait surveillé, mais il n’a jamais parlé de ses inquiétudes. Il a été interpellé à deux reprises pour être interrogé. Il disait qu’il avait des ennemis, mais pas plus. Dès son arrivée à l’aéroport, il a eu juste le temps d’appeler son épouse pour lui dire qu’il avait été arrêté, puis plus rien.».


Il y a quelques jours, l’ONG Reporters sans frontières (RSF) a saisi, dans une lettre ouverte,  le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune sur la dégradation de la situation de la presse en Algérie.


Yacine Ouchikh