Le Cnapeste suspend sa grève

 Le Cnapeste suspend sa grève

La ministre algérienne de l’Education Noria Benghebrit. STR / AFP


Au bout d’un mois de grève qui a tenu en haleine la famille de l’éducation voire tout le pays, le Cnapeste, un syndicat autonome, a décidé aujourd’hui de mettre fin à son mouvement et de reprendre le chemin des classes, aujourd'hui (1er mars). 


Au sortir d’une réunion extraordinaire de trois jours, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) a décidé de geler sa grève entamée le 30 janvier dernier et de reprendre les chemins des écoles demain jeudi. La raison ? « Donner une  chance de réussite au dialogue social et construire  la confiance entre les partenaires sociaux », a expliqué le syndicat autonome dans un communiqué rendu public mardi 27 février.


Il a toutefois pris le soin de garder ouverte la session de son conseil national tout en invitant le ministère de l’Education à « ouvrir un dialogue et de vraies négociations autour des revendications soulevées ». 


Question : si durant les 30 jours de grève le Cnapeste n’a pas pu fléchir la position de la ministre de l’Education Nouria Benghebrit, comment le fera-t-il  maintenant qu’il a mis fin à son débrayage ? Peu sûr! Il est vrai que, ces derniers jours, le Cnapeste a subi une grande pression avec les appels insistants des hautes autorités, à l’instar du président Bouteflika, et des parties de l’opposition, comme le leader du parti islamiste MSP, Abderezak Makri, qui ont invité les parties en conflit à s’asseoir autour d’une table.


La fermeté de Nouria Benghebrit qui est allée jusqu’à licencier un nombre important d’enseignants, a été aussi pour quelque chose dans la décision du Cnapeste de mettre fin à son mouvement.


« Beaucoup de parties nous ont contactés, notamment des hautes autorités et nous ont donné des garanties pour calmer les choses et aller vers le règlement des problèmes posés. En même temps, il y a la situation actuelle notamment la manifestation des élèves qui sont sortis dans la rue », a expliqué Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, dans un entretien accordé au site TSA.


Que sera-t-il advenu des enseignants radiés ? M. Boudiba n’a pas le moindre doute : ils vont reprendre leur travail comme leurs autres collègues au motif que « les dispositions du ministère de l’Éducation nationale sont illégales ». « S’il y a une quelconque atteinte à n’importe quel enseignant pour l’empêcher de reprendre, les enseignants prendront la décision nécessaire », a-t-il prévenu.


Jouant la carte de l’apaisement, la ministre de l’Education a pour sa part fait montre d’une disposition à suspendre les radiations en suggérant, mardi 27 février, aux enseignants licenciés de déposer des recours.


« Sensible à la situation des enseignants et en droite ligne des orientations de SEM le Président de la République sur le renforcement du dialogue et de la concertation avec l’ensemble des partenaires sociaux, le ministère de l’Education nationale confirme, encore une fois, que les portes sont ouvertes pour tous les enseignants radiés désireux de déposer un recours auprès des directions de l’éducation, et que toutes les mesures appropriées seront prises dans les plus brefs délais », a-t-elle écrit dans un post sur sa page facebook.


Yacine Ouchikh