Algérie : L’ancien premier ministre Abdelmalek Sellal condamné à de la prison ferme
La justice algérienne a condamné lundi l’ancien premier ministre Abdelmalek Sellal et l’ex-directeur du protocole de la présidence algérienne Mokhtar Reguieg à des peines de prison ferme. La justice les a reconnus coupables de faits de corruption, selon l’agence officielle APS.
Les deux hommes, déjà en prison, comparaissaient avec d’autres coprévenus dans l’affaire dite « du groupe agroalimentaire Metidji ». Abdelmalek Sellal et Mokhtar Reguieg ont été respectivement condamnés à cinq et six ans de prison ferme. Mansour Metidji, l’ancien PDG du groupe d’agroalimentaire du même nom, écope de 8 ans de prison ferme.
Abdelmalek Sellal fait l’objet de plusieurs poursuites et condamnations. Avec un autre ex premier ministre, Ahmed Ouyahia, ils purgent déjà une peine de 12 ans de prison. Une peine sanctionnant plusieurs chefs d’accusation de corruption en lien avec l’attribution de marchés publics. Il avait dirigé le gouvernement de 2014 à 2017. L’homme avait notamment mené les quatre campagnes électorales de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika mort en 2021. Ce denier a dû abandonner le pouvoir en 2019.
Diplomate de carrière depuis 2005, Mokhtar Reguieg avait été directeur du protocole de la présidence algérienne sous les trois derniers mandats de Bouteflika. Après la chute de l’autocrate le 2 avril 2019 sous la pression des manifestations du mouvement prodémocratie Hirak et de l’armée, la justice a lancé une série d’enquêtes sur les affaires impliquant les hommes de son entourage.
Lutte anticorruption ou règlement de comptes ?
La condamnation de ces ex-hommes forts du pays s’inscrit dans une série de poursuites à l’encontre d’une partie de l’ancienne classe dirigeante. Plusieurs anciens hauts responsables politiques ainsi que de puissants hommes d’affaires ont ainsi été condamnés. La plupart pour des faits de corruption.
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En 2020, c’était Saïd Bouteflika, frère de l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui faisait son entrée en prison. Avec deux anciens chefs du renseignement algérien, il avait vu sa condamnation à 15 ans de prison confirmée en appel. Les trois hommes avaient déjà été condamnés pour complot contre l’armée et l’État en septembre 2019 par tribunal militaire.
Malgré ces condamnations, l’Algérie reste l’un des pays les plus corrompus de la planète. Elle se place à la 104e place sur 180 pays du classement mondial 2021 de l’indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International.