Lamamra agacé par les remarques de l’UE sur les droits de l’Homme

 Lamamra agacé par les remarques de l’UE sur les  droits de l’Homme

Ramtane Lamara


 


La question des droits de l’Homme a été au menu des discussions entre l’Algérie et l’UE à l’occasion de la 9ème session du Conseil d’association Algérie-UE tenue hier et aujourd’hui à Bruxelles. 


 


Les autorités algériennes supportent mal les remarques de l’UE sur le non-respect des droits de l’Homme et des libertés publiques en Algérie. Et elles l’ont fait savoir. En visite à Bruxelles hier  et aujourd’hui pour prendre part à la 9ème session du Conseil d’association Algérie-UE, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra s’est, lors d’une conférence de presse, montré agacé par les observations des Européens sur ce dossier allant jusqu’à les accuser d’« ingérence » dans les affaires internes de l’Algérie.


« Si ailleurs, il y a une sous-culture qui voudrait qu’on s’ingère dans les affaires de la justice, ce n’est pas notre culture à nous en Algérie», a-t-il asséné. « Nous respectons notre partenaire, nous demandons et nous exigeons même qu’il respecte notre souveraineté », a-t-il ajouté. Et d’insister encore : « Nous avons mis les points sur les i : respect mutuel et équilibre des intérêts ». Pour lui, il est temps pour la partie européenne « de changer ses attitudes à l’égard de l’Algérie ».


Si Ramtane Lamamra, un homme pourtant très calme, a fait montre d’une telle virulence dans le propos c’est que les responsables européens ont sévèrement pris à partie les autorités algériennes qui, faut-il sans doute le souligner, sont souvent critiquées par les organisations de la société civile algérienne et les ONG étrangères pour le peu de cas qu’elles font des libertés publiques.


Le 1er mai dernier le parlement européen a adopté une résolution sévère sur l’Algérie priée « instamment (…) de mettre fin à toutes les formes de harcèlement et d’intimidation à l’encontre des militants pour le droit au travail et des défenseurs des droits de l’Homme, y compris au niveau judiciaire, conformément aux dispositions de la déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme ». Une première depuis une dizaine d’années !


Dans la même résolution il est rappelé que « l’Algérie est liée par l’article 2 de l’accord d’association, qui stipule qu’un élément essentiel de l’accord est le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux de l’homme ». Et si l’Algérie a signé une telle clause pourquoi alors ces cris d’orfraie et autres accusations d’ingérence de Ramtane Lamara ? Les signes d’une panique, certainement.


 


Yacine Ouchikh