La tension monte à Alger : arrestations de dizaines de manifestants

 La tension monte à Alger : arrestations de dizaines de manifestants


Pour le 14e vendredi consécutif, les manifestants sont descendus par milliers dans les rues d’Alger. La foule continue à réclamer le départ des caciques du régime, y compris les principaux chefs de l’armée, dont le général Ahmed Gaïd Salah, devenu l’homme fort du pays depuis la démission du président Abdelaziz Bouteflika. Des dizaines de personnes ont été arrêtées et la capitale a été bouclée.


Les manifestants appellent à la du fin « système » et à l’annulation de la présidentielle du 4 juillet. Malgré le jeûne du ramadan, la contestation ne faiblit pas à travers l’Algérie. Les rues du centre d’Alger étaient une nouvelle fois noires de monde vendredi, selon un journaliste de l’AFP. La plupart des manifestants ont quitté la rue dans le calme en fin de journée à l’exception de quelques irréductibles que la police a dispersés en chargeant. D’importantes manifestations ont aussi eu lieu dans plusieurs autres villes, dont Oran et Constantine, deuxième et troisième villes d’Algérie selon les médias et réseaux sociaux.


Entravé par le déploiement policier inhabituellement massif dans les rues qu’il emprunte chaque semaine, le cortège s’est en partie rendu sur la place des Martyrs, vaste esplanade en contrebas du quartier de la Casbah, à environ 1,5 kilomètre de son itinéraire habituel. Toute la journée, véhicules de police et cordon de forces anti-émeutes ont empêché les manifestants de s’approcher de la Grande Poste, bâtiment emblématique du centre d’Alger et épicentre des manifestations depuis le premier vendredi de contestation, le 22 février.


Comme les précédentes semaines, les slogans ont visé le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée, de fait l’homme fort du pays depuis la démission le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika sous les pressions conjuguées de la rue et de l’armée. « Ce peuple ne veut pas du pouvoir de l’armée », « Y en a marre des généraux ! » et « Gaïd Salah, dégage ! », ont scandé les manifestants à Alger, mais aussi « Pas d’élections, bande de mafieux ! ».


Plus tôt dans la journée, la police a procédé à de nombreuses interpellations. Le site d’information TSA (tout sur l’Algérie) a fait état d’« arrestations massives » à Alger tandis que Samir Larabi, militant du Parti socialiste des travailleurs (PST) a écrit dans la matinée sur Facebook, photo à l’appui, être « en compagnie d’une vingtaine de citoyens dans un fourgon cellulaire ».


Dans le cortège, les manifestants exigent le départ des figures du système, dont le Chef d’état-major de l’armée le général Gaïd Salah, le président par intérim Abdelkader Bensalah et le Premier ministre Noureddine Bedoui, tous anciens fidèles du président Bouteflika. Ils refusent également la tenue de l’élection présidentielle prévue le 4 juillet, estimant que les structures et personnalités toujours en place du régime déchu ne peuvent garantir un scrutin libre et équitable.


À la veille de l’expiration du délai de dépôt des candidatures, aucune personnalité ne s’est déclarée et le rejet massif du scrutin laisse craindre une très faible participation, suscitant de plus en plus d’incertitudes sur la bonne tenue du scrutin.


Rached Cherif


(Avec AFP)


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