La SNVI bientôt dans le giron de l’Armée
Le ‘’fleuron’’ public de l’industrie mécanique SNVI (Société nationale des véhicules industriels) est sur le point de passer sous la coupe de l’Armée algérienne. C’est en tout cas ce qu’a rapporté hier le site Algérie Patriotique appartenant au fils de Khaled Nezzar, ancien homme fort de l’ANP (Armée nationale populaire), citant des sources sûres.
La SNVI sera rattachée à la Direction des fabrications militaires du ministère de la Défense nationale qui « exploite les unités de la SNVI de la zone industrielle de Tiaret où elle fait depuis quelques années le montage de véhicules de marque Mercedes, fruit d’un partenariat entre le MDN et le fonds d’investissement émirati Aabar ».
Pourquoi une telle décision ? « Le succès enregistré par cette unité qui alimente, en plus des corps constitués, les entreprises publiques et même les particuliers, semble motiver le transfert de toutes les activités de la SNVI vers la Direction des fabrications militaires du MDN », écrit Algérie Patriotique.
Le but de ce transfert ? « La redynamisation des activités de la SNVI, avec de nouveaux investissements à la fois pour les besoins de l’ANP et du marché économique national », assure encore le site qui précise que l’Armée algérienne « dispose d’autres unités de production telle que la Société algérienne de production de véhicules spéciaux, Rheinmetall-Algérie-SPA, créée à Constantine dans le cadre de la stratégie militaire de développement industriel initiée par l’ANP ».
Avec ses 5800 employés, le groupe SNVI est un géant au pied d’argile qui a du mal à gagner sa place au soleil, même s’il a tenté quelques incursions sur le marché africain (Congo, Libye, Mauritanie). Sans les aides de l’Etat qui a toujours volé à sa rescousse (il a bénéficié dernièrement d’un crédit de 91,748 milliards de dinars alloué par cinq banques publiques pour financer son plan de développement), le groupe se serait écroulé depuis belle lurette. Reste à savoir si, avec son acquisition par l’Armée, il repartira du bon pied. Wait and see.
Yacine Ouchikh