La révision de la Constitution critiquée par l’opposition

 La révision de la Constitution critiquée par l’opposition

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika. ALAIN JOCARD / POOL / AFP


 


Voulu consensuel par le président Bouteflika, le projet de révision constitutionnelle est loin d’avoir gagné l’adhésion de l’opposition qui a pointé du doigt ses « incohérences » et ses « contradictions ».


 


L’Algérie vit, ces derniers jours, au rythme du débat autour de la révision de la Constitution. Présentée, mardi 5 janvier par le directeur de cabinet de la présidence, Ahmed Ouyahia, la mouture finale de ce texte divise la classe politique du pays. Attendu depuis 2011, ce projet devant être soumis au vote du Parlement algérien dès la mi-février prochain est loin de faire l’unanimité. 


Malgré certaines avancées proposées, à l’image du retour à la limitation des mandats présidentiels à deux et l’officialisation de la langue amazighe, l’avant-projet de révision constitutionnelle a essuyé des critiques acerbes de la part des partis d’opposition, toutes tendances confondues. En effet, depuis la divulgation du contenu de ce projet, les différents acteurs politiques se sont attaqués à son contenu en relevant « ses incohérences » et « ses contradictions ». 


C’est le cas d’Ali Benflis, porte-parole du Pôle des forces du changement, ancien Premier ministre et opposant à la présidence d’Abdelaziz Bouteflika,  qui affirme que le projet de la révision constitutionnelle est dérisoire sur le fond, et ne vise en réalité qu’à aider le régime en place à gagner encore du temps. « La Constitution est réduite à une logorrhée politicienne », soutient-il. 


Le Rassemblement pour la culture et ladémocratie (RCD) se montre, lui aussi, « sceptique » sur ce projet et n’y voit pas « une avancée réelle sur la voie de la démocratisation des institutions ». Il a qualifié de « trompe-l’œil » l’annonce de la constitutionnalisation d’une commission de surveillance des élections qui a été pourtant le premier à la revendiquer.


Pour ce qui est de l’officialisation du Tamazight, le RCD reconnait que le projet de Bouteflika  « consacre enfin le combat de plusieurs générations pour une demande légitime et essentielle pour l’harmonie et la crédibilité des paramètres définissant le cadre devant accueillir notre destin collectif ».


Critique, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) estime que ce nouveau projet est « celui d’une Constitution qui n’est ni consensuelle, ni porteuse de réformes et n’exprime que les orientations du président de la République et ceux qui l’entourent».


Le consensus tant voulu par Bouteflika autour de son projet est également mis à mal par une  salve de critiques qui pleuvent, depuis mercredi dernier. On dénonce pêle-mêle le maintien du caractère « présidentialiste du régime », « la concentration des pouvoir entre les mains du président » et « la confusion des pouvoirs ».  


 


Yacine Ouchikh