La mauvaise note de la Coface
Confrontée à de sérieuses difficultés économiques, l’Algérie se voit versée dans la catégorie B par la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (COFACE), qui table sur une croissance algérienne de 2,8%.
La situation économique de l’Algérie inquiète les organismes internationaux. En crise financière depuis près de deux ans, en raison de la chute des cours du pétrole, le pays commence à récolter des mauvais points auprès des agences internationales. Après Standard & Poors qui a estimé, lundi dernier, que le pays présente « un risque géopolitique », c’est au tour de la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (COFACE) de mettre son grain de sel, en le dégradant à la catégorie B.
Dans son analyse annuelle des risques et prévisions de 160 pays, rendue publique ce mardi 26 janvier, la Coface prévoit un ralentissement de la croissance en Algérie à cause de la baisse des cours de l’or noir. Classée, depuis 2009, dans la catégorie A4, l’Algérie recule d’un cran, de septembre 2015 à janvier 2016, en raison du « faible prix » des hydrocarbures qui continue à « peser sur l’activité algérienne en 2016 ».
Dans son appréciation du risque Algérie, l’organisme français d’assurance-crédit prévoit un taux de croissance de 2,8%, soit un recul de trois points par rapport à celui prévu dans la loi de finances 2016. « Le faible prix des hydrocarbures continuerait à peser sur l’activité algérienne en 2016. L’Algérie reste très dépendante du secteur de l’énergie qui assure 30 % de son PIB. Les difficultés rencontrées par le secteur, en raison du manque de compétitivité et de l’obsolescence du capital productif, laissent à penser que si la conjoncture du marché pétrolier se maintenait ce dernier continuerait d’observer des performances négatives en 2016 », explique la compagnie française.
Début janvier, la banque mondiale s’est montrée optimiste en tablant sur une croissance du PIB à 3,9 % en 2016 et 4% en 2017. La loi de finances 2016, elle, prévoit une croissance économique hors hydrocarbures de 4,6%.
L’Etat algérien, note la COFACE, « devrait poursuivre son appui à l’activité bien que ses marges de manœuvres budgétaires soient de plus en plus limitées ». La compagnie note notamment l’augmentation du taux d’inflation en 2015 qui risque de s’aggraver durant l’année en cours. Elle relève également la dépréciation du dinar de l’ordre de 20% par rapport au dollar. C’est un des mécanismes de la Banque centrale d’Algérie pour absorber les effets de la baisse du prix du baril.
Le déficit public, soutient la COFACE, continue à se creuser d’où le recours au FRR pour le financer. Selon le rapport qui revient sur l’environnement des affaires en Algérie, la fiabilité et la disponibilité des bilans d’entreprises sont « très variables » et le recouvrement des créances « souvent difficile ».
Yacine Ouchikh