L’opposition organise son congrès en mars prochain
L’opposition regroupée au sein de l’ISCO ne compte pas rendre la vie facile à un gouvernement plus que jamais en difficulté, du fait de la baisse drastique des rentrées en devises et de la chute vertigineuse du prix du baril de pétrole.
L’opposition algérienne s’en tient à son agenda et rejette la démarche du pouvoir visant à réviser, dans les prochaines semaines, la Constitution. Regroupés au sein de l’instance de suivi et de coordination (ISCO), les différents acteurs de l’opposition comptent organiser un deuxième congrès, après celui tenu le 10 juin 2014.
Censé rassembler aussi tous les responsables de l’opposition refusant le maintien du régime en place, ce deuxième congrès sera organisé le 27 mars prochain. Cette date a été arrêtée à l’issue de la réunion, jeudi dernier à Alger, des membres de l’ISCO.
«Les présents ont adopté la composante de la commission de préparation du deuxième congrès de l’opposition dont la tenue est fixée pour le 27 mars 2016. Ils se sont accordés, en outre, sur la nécessité d’élargir l’initiative de l’opposition à d’autres acteurs politiques et historiques ainsi qu’aux représentants du monde syndical et culturel », indique cette instance dans un communiqué rendu public, aujourd’hui 22 janvier.
Maintenant le cap de l’opposition au régime en place, les animateurs de l’ISCO réaffirment également leur détermination « à poursuivre la lutte pacifique aux côtés du peuple pour arracher ses droits spoliés, en particulier la récupération de sa volonté et l’édification des institutions légitimes ».
Outre l’organisation de ce congrès devant être une occasion pour ressouder ses rangs, l’opposition exprime sonrejet du projet de la révision de la Constitution. Une démarche qui, selon les membres de l’ISCO, « n’est pas consensuelle ». « Nous rejetons ce projet présenté par un pouvoir qui ne repose sur aucune légitimité populaire. Pour l’instance l’élaboration de la Constitution doit émaner d’une réelle volonté populaire et traduire ses aspirations à la liberté et à la dignité », expliquent-t-ils dans leur communiqué.
La majorité de ces partis ont, rappelons-le, boycotté les consultations sur la révision de la Constitution menées, en 2014, par le directeur de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia. Abordant la crise financière que traverse l’Algérie depuis quelques mois, l’opposition pointe du doigt « l’incapacité du gouvernement à faire face à la chute continue des prix du pétrole » et « l’absence de vision prospective chez ses responsables ».
« L’instance refuse également la punition imposée par ce gouvernement au peuple en lui faisant supporter les conséquences de cette crise et celles de sa mauvaise gestion », ajoute également la même source. L’opposition, lit-on dans le même communiqué, « adopte les revendications populaires légitimes exprimées et défend les droits des citoyens à une vie digne et à un développement local équilibré ».
Yacine Ouchikh