L’arrêt d’une émission créé la polémique

 L’arrêt d’une émission créé la polémique

Crédit photo / Page facebook « Abdou Semmar »


 


Suite aux «pressions intenables» des autorités algériennes la chaîne privée El Djazaïria a mis fin à l’une de ses émission.


 


L’émission satirique El Djazaïria Week-end a pris fin suite à des «pressions intenables» des autorités algériennes, ont expliqué les responsables de la chaîne. Tout a débuté le 17 avril dernier après avoir consacré un sujet à la corruption. Les noms de certains responsables politiques du pays ou de leurs enfants mêlés à ces affaires étaient dévoilés. Une émission qui faisait suite à la sortie médiatisée du livre ''Alger-Paris: une histoire passionnelle'' de Christophe Dubois et Marie-Christine Tabet.


Quelques jours avant de diffuser le sujet, la chaîne a reçu un «avertissement» du gendarme de l’audiovisuel algérien qui lui reprochait les «dérives répétitives» de l’émission. L’émission animée par le journaliste Mustapha Kessaci, le comédien Merouane Boudiab et le rédacteur en chef d’Algérie-Focus Abdou Semmar, se voulait volontairement irrévérencieuse et avait pour habitude de taper là où ça fait mal. Le sujet sur la corruption a été la goutte de trop pour l’équipe qui a subi «de fortes pressions» des responsables du gouvernement qui auraient passé plusieurs coups de téléphone.


 


Un rassemblement prévu le 1er mai


A l’APF, Abdou Semmar, auteur du sujet sur la corruption, a confié la décision de l’équipe, «nous avons réalisé un dernier numéro vendredi en choisissant d’arrêter l’émission plutôt que d’infléchir la ligne éditoriale comme on nous le proposait». Dans la foulée, Abdou Semmar a lancé sur son compte Facebook que les larmes de l’équipe «céderont prochainement la place à la détermination, celle de créer un autre espace d’expression».


En forme de solidarité, de nombreux journalistes, militants associatifs, représentants syndicaux, regroupés au sein de l’initiative Indépendante pour la Défense des Libertés d’Expressions ont lancé un appel où ils dénoncent «les formes de pressions récurrentes sur la presse nationale, notamment les pressions politiques exercées à l’encontre des animateurs de l’émission Djazaïria Week-End, diffusée sur les ondes de la chaîne TV El-Djazaïria». Ils vont encore plus loin, toujours dans Algérie-Focus, «la suspension de cette émission satirique représente un autre précédent grave dans l’histoire de la presse nationale. C’est une énième entrave à la liberté d’expression chèrement acquise par la lutte sans relâche d’algériennes et d’algériens».


Un grand rassemblement de solidarité est prévu vendredi 1ermai devant la Place de la liberté de la presse à Alger.


 


Jonathan Ardines