L’ambassadeur du Mali convoqué
Le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué hier (15 mars) l’ambassadeur du Mali en Algérie, suite à l’attaque dont a fait l’objet il y a trois jours l’ambassade d’Algérie à Bamako.
Après l’attaque dont a fait l’objet, lundi 12 mars, l’ambassade d’Algérie à Bamako, le ministère algérien des Affaires étrangères (MAE) a convoqué aujourd’hui l’ambassadeur du Mali à Alger. L’information a été rapportée par le site Algérie1, en citant le porte-parole du MAE Abdelaziz Ben Ali Cherif qui a qualifié les incidents de « regrettables ».
Selon lui, l’ambassadeur d’Algérie au Mali, a été reçu par le ministre malien des affaires étrangères qui l’a assuré de l’ouverture d’une enquête pour déterminer « les tenants et aboutissants de l'attaque ».
Lundi 12 mars, des Maliens expulsés d’Algérie se sont attaqués à l’ambassade d’Algérie au Mali. Ils étaient des centaines à manifester devant la représentation diplomatique algérienne pour « protester contre leurs conditions de traitements et d’expulsions », a rapporté le quotidien malien Le Combat qui a fait part de dégâts matériels occasionnés par l’attaque et de l’arrestation de certains manifestants par la police ».
« Ces six derniers mois, nombreux sont les Maliens qui ont été expulsés de l’Algérie dans des conditions qui ont très souvent été dénoncées par le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM). Pour manifester contre ces traitements qualifiés d’inhumains, ces expulsés ont violemment manifesté devant l’ambassade d’Algérie à Bamako. Une manifestation qui a occasionné des dégâts matériels et l’arrestation de quelques manifestants par la police », a écrit le journal malien.
« Ils sont venus en grand nombre. Leur objectif était clairement de s’en prendre à l’ambassade et à son personnel. Ce sont des expulsés de la Lybie et de l’Algérie. Pour eux, ils veulent, à travers cette manifestation, faire payer à l’Algérie ce qu’ils ont vécu quand ils étaient dans ce pays », a témoigné un commissaire de police au même journal.
Dans son rapport 2017 sur les droits humains rendu public fin février, Amnesty International a fait part de l’expulsion de milliers de migrants subsahariens par le gouvernement algérien. « Entre août et décembre, les autorités ont procédé, sur la base d’un profilage ethnique, à l’arrestation arbitraire et à l’expulsion forcée de plus de 6 500 migrants originaires de divers pays d’Afrique subsaharienne vers les États voisins du Niger et du Mali », a dénoncé l’ONG.
Yacine Ouchikh