Inquiétante baisse des réserves de change

 Inquiétante baisse des  réserves de change

AFP


 


Un déficit commercial qui s’aggrave, des recettes en baisse et des réserves de change qui fondent. L’Algérie s’enfonce de plus en plus dans la crise financière. Les chiffres communiqués ce mercredi 6 janvier par le gouverneur de la banque d’Algérie, Mohammed Laksaci, le confirment.  


 


En seulement neuf mois, l’Algérie a puisé près de 30 milliards de dollars de son Fonds de régulation des recettes (FRR), dont les réserves sont établies actuellement à 152,7 milliards de dollars, contre 178,94 milliards de dollars à la fin du mois de décembre 2014.


Autre chiffre inquiétant livré par M. Laksaci : le déficit de la balance des paiements a été de 20,82 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois 2015, contre un déficit de 3,02 milliards de dollars  durant la même période de 2014.


Ces chiffres illustrent parfaitement le grave impact de la chute des prix du pétrole et la forte baisse des exportations algériennes d’hydrocarbures sur les équilibres financiers du pays. Durant le premier semestre 2014, le prix moyen du baril était de 109,92 dollars. Sur la même période de l’année 2015, ce prix moyen a chuté de 47,02% pour atteindre 58,23 dollars le baril.


La dégringolade des cours s’est accentuée au troisième trimestre 2015 pour descendre à 50,52 dollars. Aussi, durant cette période,  l’Algérie n’a engrangé que 7,6 milliards de dollars de recettes contre 9,48 milliards au trimestre précédent. Les quantités de pétrole exportées ont également baissé de 3,09% de janvier à septembre 2015.


En conjuguant l’effet de prix à l’effet de quantité, les exportations algériennes d’hydrocarbures sont passées de 46,86 milliards de dollars durant les 9 premiers mois de 2014 à seulement 25,79 milliards durant la même période en 2015. 


L’autre indicateur inquiétant est la fiscalité pétrolière qui passe de 2603,4 milliards de dinars enregistré en 2014 à 1834,14 milliards de dinars en 2015.


Autrement dit,  les voyants sont au rouge surtout si l’on sait que plus 95% des revenus algériens en devises sont tirés des exportations des hydrocarbures.


 Yacine Ouchikh