Hausse du taux d’inflation et augmentations des prix
Les Algériens ressentent durement les effets de la crise financière que connaît le pays avec une augmentation quasi-généralisée des prix.
L’Algérie commence à ressentir l’impact de la chute des prix du pétrole et de la crise financière qui va en s’aggravant depuis 2014. Le pays entame l’année 2016 avec une forte hausse des prix et une nouvelle augmentation du taux d’inflation qui a atteint le plus haut niveau depuis trois ans. « Le taux d'inflation en Algérie a grimpé à 4,8% en 2015 (contre 2,9% en 2014 et 3,3% en 2013) », constate l’Office national des statistiques (ONS). Cette tendance inflationniste, explique la même source, s’est traduite par une augmentation de l’indice des prix à la consommation (qui sert à calculer l'évolution du rythme annuel de l'inflation) qui a été de 4,7% pour les biens alimentaires en 2015 (contre 3,9% en 2014).
Cette augmentation a été le fait de la hausse du niveau des prix des produits alimentaires et industriels qui s'est établie à 4,66% en 2015 (contre 2,6% en 2014). Il faut dire que l’augmentation des prix qui s’accentue depuis le début de l’année en cours a commencé en 2015. Ainsi pour les biens manufacturiers, le niveau moyen des prix a grimpé de 5,11% en 2015 contre 1,2% en 2014. De même pour celui des services qui a augmenté de 4,35% en 2015, contre 3,74% en 2014.
Le plus important impact pour le citoyen est cette hausse quasi-générale des prix des produits alimentaires. Selon les statistiques, la grande majorité des produits alimentaires a connu une augmentation du niveau moyen des prix par rapport à 2014. Les augmentations les plus importantes ont été constatées pour les légumes frais (+11,44%), la pomme de terre (+10,77%), les poissons frais (+10,32%) et les boissons non alcoolisées (+8,31%).
Les prix des pains et céréales ont grimpé de 4,89% en 2015, ceux du lait, fromage et dérivés de 3,27% et ceux du café, thé et infusion de 3,16%. Pour les viandes, le niveau moyen des prix des viandes et abats de mouton a augmenté de 2,5%, celui des viandes et abats de mouton de 2,8% contre une hausse de 7,7% des prix du poulet.
Les conséquences des mesures gouvernementales
L’augmentation a touché également les prix des produits importés. Les mesures décidées par le gouvernement, notamment le gel des importations de certains produits, a favorisé la hausse des prix. Outre ceux des véhicules, les prix du ciment, du rond à béton et des carburants ont connu une forte hausse.
En effet, le prix du ciment est passé de 550 DA à 850 DA le sac de 50 kg, soit plus 550 DA par rapport au prix d’usine. Le prix du quintal d’acier est passé de 2000 DA à 8000 DA le quintal, selon des revendeurs et des promoteurs immobiliers.
La situation risque de s’aggraver davantage durant l’année 2016, avec l’entrée en vigueur des dispositions de la loi de finances, prévoyant de forte augmentation des taxes qui, inévitablement, se répercuteront, selon les observateurs, sur les prix.
Yacine Ouchikh