Grine veut faire annuler le « rachat » d’El Khabar par Rebrab

 Grine veut faire annuler le « rachat » d’El Khabar par Rebrab

Issad Rebrab


 


Le ministère de la Communication conteste le "rachat" du groupe El Khabar par l’homme d’affaire Issad Rebrab et saisit la justice qui rendra son verdict le 2 mai.


 


Nouvelle passe d’armes entre le magnat Issad Rebrab et le gouvernement algérien. Un mois après le rachat du groupe El Khabar par une filiale du groupe Cevital, le ministre de la Communication Hamid Grine veut faire annuler la transaction. Lundi 25 avril, M. Grine a déclaré plancher sur la conformité ou non à la loi, du rachat de l’entreprise El Khabar par le PDG de Cevital. Et hier, il est passé à la vitesse supérieure en déposant une plainte en référé auprès du tribunal administratif d’Alger pour annuler la transaction.


La direction d’El Khabar, elle, s’est vue remettre, hier toujours,  par un huissier de justice d’une convocation pour se présenter au tribunal le 2 mai, « concernant une plainte en référé devant le tribunal administratif afin d’annuler la transaction de vente entre la SPA El Khabar et M. Issad Rebrab pour non-conformité à la loi sur l’information».


A entendre la direction d’El Khabar, le ministère de la Communication se serait  appuyé  sur l’article 25 de la loi sur l’information stipulant qu’« une même personne morale de droit algérien ne peut posséder, contrôler ou diriger qu’une seule publication périodique d’information générale de même périodicité éditée en Algérie ».


Pour elle, ce n’est là qu’«une tentative de tromper l’opinion publique, car la société Ness-Prod qui est désormais actionnaire à El Khabar aux côtés de six autres actionnaires ne possède et ne gère aucun autre quotidien d’information » avant d’assurer que « la transaction s’est faite dans la transparence la plus totale et en conformité avec la loi et les statuts de la société El Khabar ». Et à la direction d’El Khabar de dénoncer « la politique des deux poids deux mesures » du gouvernement, en s’interrogeant sur « le silence du ministère de la Communication sur d’autres cas avérés de possession, de la part d’hommes d’affaires connus et de responsables politiques proches du pouvoir, d’un ou de plusieurs titres, voire, plus de deux chaînes de télévision ».


Dans un communiqué moins polémique, le groupe Cevital s’est contenté, lui, d’attester de la légalité de la transaction et assure que sa filiale Ness-prod n’est« nullement concernée par les dispositions de l’article 25 de la loi organique relative à l’information, en ce qu’elle ne possède, ne contrôle et ne dirige aucune autre publication périodique d’information générale de même périodicité éditée en Algérie ».


En visite aujourd’hui à Constantine, le ministre de la Communication a, à nouveau, évoqué cette affaire. Pour lui il y a bel et bien rachat de l’entreprise El Khabar et se donne le droit de contester « la conformité de l’opération ». « On va gérer cette affaire sans passion ni émotion. C’est une affaire strictement commerciale et la justice est au-dessus de tous », a-t-il assuré.


Selon M.Grine,  il y aurait une dizaine d’articles de la loi sur l’information qui rendent la transaction non conforme à la loi, en citant l’article 17 qui stipule : « Dans le cas de vente ou de cession de la publication périodique, le nouveau propriétaire doit demander un agrément conformément aux modalités prévues aux articles 11, 12 et 13 de la présente loi organique ».


Il y a lieu de préciser que la transaction entre le groupe El Khabar et Ness-prod, une filiale de Cevital, a été de 4 milliards de dinars (près de 40 millions d’euros).


Yacine Ouchikh