Nouvelle polémique

 Nouvelle polémique

L’ambassadeur français en Algérie


 


Les déclarations sur le nombre de visas accordés aux habitants de Kabylie, tenues mardi par l’ambassadeur de France en Algérie, ont mal passé au point de faire réagir le ministre algérien des Affaires étrangères. 


 


Rien ne va plus entre Alger et Paris et l’embellie de près de 4 ans, qu’ont connue les relations algéro-françaises semble tirer à sa fin. Après le Premier ministre français Manuel Valls et son fameux tweet dans lequel il a balancé la vidéo de son entrevue avec Bouteflika, c’est au tour de l’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, de provoquer la colère du gouvernement algérien.


En déplacement lundi et mardi à Tizi Ouzou, en Kabylie, le diplomate français aurait déclaré, selon le site Algérie1, que « 60% des visas délivrés par son ambassade aux Algériens bénéficient aux  habitants des wilayas de la Kabylie et que 50 % des étudiants algériens en France sont issus de cette même région ». Des propos qui ont fait sortir de ses gonds le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui les a qualifiés de « malheureux ».« Si des propos, qui sont tenus dans des circonstances que je ne connais pas, sont de nature à soulever des questions de ce genre, à susciter des commentaires, des interrogations, des perceptions différentes et antagonistes, cela signifie que les propos en question ont été certainement malheureux », a-t-il déclaré hier, au terme de l'audience accordée au Commissaire européen chargé de la politique européenne de voisinage, Johannes Hahn. 


Et à M. Lamamra de faire la leçon au diplomate français : « les exigences de notre métier de diplomate est de favoriser, en toutes circonstances, les propos qui rassemblent et non les propos qui divisent ». « En diplomatie qui est notre métier, on ne doit pas faire de discrimination entre les citoyens du pays auprès duquel on est accrédité (…) encore une fois, le rôle principal du diplomate, accrédité auprès du chef de l'Etat, est d'ouvrir des ponts, promouvoir les échanges et les relations d'amitié et de coopération », a-t-il insisté.


La réaction de l’ambassade de France en Algérie ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué publié hier sur son site internet, la représentation diplomatique française a assuré que « la France n’a aucune politique de quotas d’aucune sorte en matière de visas qu’elle traite dans un esprit d’égalité et de non-discrimination ». Et d’expliquer : « en déplacement en Kabylie, l’ambassadeur de France n’a pas tenu à la presse les propos qui lui ont été attribués mais a simplement souligné au cours d’une réception à caractère privé avec la communauté française qu’il constatait que les habitants de cette région prenaient toute leur part dans les échanges entre l’Algérie et la France ». « Nous regrettons que ces propos aient pu être mal interprétés et réaffirmons le principe fondamental d’égalité et de non-discrimination qui fonde la politique de la France et les relations franco-algériennes », a encore indiqué l’ambassade.


 


Yacine Ouchikh