« MDLT Platform », un projet pour l’éducation aux medias en Algérie

 « MDLT Platform », un projet pour l’éducation aux medias en Algérie

Ferial Oucif


Elle est l’une des candidates sélectionnées pour la 6e édition du SafirLab, programme co-financé par l’Institut français et CFI. Ferial Oucif est une jeune Algéroise de 26 ans qui porte un projet intitulé « MDLT Platform ». Avec les 24 autres candidats issus de 9 pays arabes, elle est de passage à Paris, pour une semaine d’ateliers et de rencontres professionnelles. Interview.


LCDA : Comment est née l’idée de votre projet ?


Ferial Oucif : Je suis doctorante en communication organisationnelle et enseignante, chargée de Travaux Dirigés à l’Université Alger III. « MDLT Platform » est un projet d'une plateforme d’apprentissage en ligne consacrée à l’éducation aux média et la littératie numérique. L’idée de ce projet a germé dans mon esprit, d’abord grâce à mes recherches. Et tout s’est accéléré le jour où j’ai assisté, dans un cybercafé, à une scène qui m’a beaucoup fait réagir.


Des enfants avaient passé la journée à surfer sur internet sur des sites « illégaux », disons avec des contenus… mauvais. Je me suis alors rendue compte qu’il y avait un grand besoin de changer les mentalités en Algérie sur la façon dont internet est utilisé. Il y a un déficit de culture dans l’éducation aux medias en Algérie. Il faut faire quelque chose pour régler ce problème !


A quel stade en est votre projet aujourd’hui ?


Nous avons d’abord commencé à constituer une communauté scientifique, qui vient de Palestine, des Etats-Unis, d’Irak et bien sûr d’Algérie. Sur notre plateforme, nous allons proposer des cours, en e-learning, des sessions de formation interactive, avec des experts, des professeurs universitaires spécialisés sur ces questions. Et nous travaillons beaucoup pour l’instant avec des étudiants bénévoles.


Comment comptez-vous toucher votre « cible », la population algérienne, et sortir du cercle de l’université ?


C’est vrai que nous allons viser, dans un premier temps, les étudiants en communication et les spécialistes dans le domaine du digital. Ils constituent notre public primaire. Nous avons ouvert notre page facebook, donc nous comptons sur les réseaux sociaux et sur le relais des medias. Les quelques interviews que nous avons déjà données à la télévision algérienne nous ont permis de donner une impulsion à notre projet.


Qu’attendez-vous du programme SafirLab ?


Grâce à SafirLab, j’ai déjà identifié beaucoup de besoins que je n’avais pas repérés auparavant. Nous avons besoin d’aide sur la façon de pitcher notre projet pour viser des structures partenaires. Pour l’instant, ce n’est pas évident d’avoir de l’aide lorsque l’on est un entrepreneur social dans mon pays, mais j'ai confiance en mon gouvernement. Par ailleurs, l’ambassade de France a semblé plutôt intéressée par notre projet… ce qui est très encourageant !


Propos recueillis par Chloé Juhel