Algérie : expulsions et maltraitance de migrants dans le désert
Des migrants sont expulsés violemment d’Algérie. Médecins sans frontières (MSF) dénonce des exactions à la frontière algéro-nigérienne.
Depuis le début de l’année, ce ne sont pas moins de 14 196 personnes migrantes qui ont été refoulées d’Algérie. Celles-ci sont abandonnées en plein désert à la frontière algéro-nigérienne, précise Médecins sans frontières (MSF).
Depuis 2018, l’ONG intervient dans cette zone pour secourir les migrants, de plus en plus en nombreux sur cette route migratoire traversant le désert. « En 2021, 27 208 migrants ont été expulsés d’Algérie dans des conditions inhumaines vers Assamaka à la frontière du Niger », précise MSF dans un communiqué.
Violences
La route migratoire empruntant le désert est meurtrière. Entre 2020 et 2021, trente-huit corps y ont été retrouvés sans vie. Quant aux personnes migrantes, expulsées d’Algérie et de Libye et prises en charge par MSF, 70% d’entre elles témoignent de violences et d’abus aux frontières.
Le chef de mission de MSF au Niger, Jamal Mrrouch s’indigne : « Les témoignages de nos patients et leur état de santé physique et mental à leur arrivée dans nos structures sanitaires prouvent que ces personnes ont vécu des violences extrêmes au cours de leur expulsion des territoires algériens et libyens ».
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Trouver des réponses
Afin d’en finir avec la maltraitance de migrants expulsés d’Algérie et de Libye dans le désert du Sahel, MSF exhorte les autorités régionales à trouver des solutions. L’Union européenne est également dans le viseur de l’ONG.
Le renforcement du contrôle aux frontières exercé par l’UE est en grande partie responsable de cette route migratoire traversant le désert. MSF invite l’UE ainsi que les autorités régionales à agir : « Nous ne pouvons plus continuer à simplement ignorer cette situation en pensant que le problème se résoudra de lui-même ».