Documentaires sur le Hirak : Alger rappelle son ambassadeur à Paris
La diffusion de deux documentaires sur le Hirak par des chaines publiques françaises ne passe vraiment pas auprès du pouvoir algérien. Le ministère des Affaires étrangères a annoncé avoir rappelé son ambassadeur à Paris pour marquer son mécontentement.
« Le caractère récurrent de programmes diffusés par des chaînes de télévision publiques françaises, dont les derniers en date sur France 5 et la Chaîne Parlementaire, le 26 mai 2020, en apparence spontanés et sous le prétexte de la liberté d’expression, sont en fait des attaques contre le peuple Algérien et ses institutions, dont l’ANP et sa composante, la digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN) », s’indigne un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères. « Pour ces raisons, l’Algérie a décidé de rappeler immédiatement en consultations son ambassadeur en France », indique le communiqué.
Ce dernier fait allusion aux 2 documentaires sur le Hirak, « Algérie mon amour » et « Algérie : Les Promesses de l’Aube », diffusés mardi soir respectivement sur France 5 et La Chaîne Parlementaire (LCP). Les deux émissions sont consacrées au mouvement populaire de contestation antirégime qui a démarré en février 2019 et qui n’a été suspendu que par la pandémie en cours. « Sans commentaire », a réagi mercredi soir le groupe public France Télévisions, dont fait partie France 5.
>> Lire Aussi : Algérie. Peine alourdie pour Karim Tabbou : le parlement européen dénonce un acharnement
Le régime algérien, que la démission d’Abdelaziz Bouteflika n’a pas suffi à ébranler dans ses fondations, a accentué sa répression contre les opposants et journalistes à la faveur de la crise sanitaire. Le journaliste de TV5 Khaled Drareni a ainsi vu sa deuxième demande de remise en liberté rejetée en début de semaine.
Début avril, les Affaires étrangères convoquent l’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt. Cela intervient après des déclarations tenues par un intervenant sur la chaîne internationale France 24, à propos de l’aide médicale chinoise. Ces propos ont fortement déplu aux autorités algériennes. L’ambassadeur avait alors répondu que « l’ensemble des organes de presse jouissent d’une totale indépendance rédactionnelle en France, protégée par la loi ».
>> Lire Aussi : Algérie. Emprisonné pour un mème