Déprime continue de l’économie algérienne
Port d’Alger – TON KOENE / PICTURE-ALLIANCE/AFP
La balance de paiement de l’Algérie a accusé un déficit de près de 8 milliards de dollars au premier semestre 2015 alors que durant le premier trimestre de l’année en cours les réserves de change du pays ont connu une sévère contraction de 20 milliards de dollars !
Depuis la crise des cours du pétrole, la déprime de l’économie algérienne va en s’aggravant. Selon des statistiques des Douanes algériennes, révélées aujourd’hui par l’agence officielle APS, la balance commerciale de l'Algérie a été, durant le premier semestre 2015, déficitaire de 7,78 milliards de dollars alors qu’elle a été, à la même période de l’année dernière excédentaire de près de 3,2 milliards de dollars. La raison est toute simple l’Algérie dont les rentrées en devises proviennent à 93% des exportations d’hydrocarbures, importe plus qu’elle n’exporte. Jugez-en.
Au premier semestre 2015, l’Algérie a exporté pour une valeur de 19,28 milliards de dollars contre 33,24 milliards de dollars à la même période de 2014, soit une importante baisse de près de 42%.
Représentant 94% des ventes extérieures du pays, les exportations en hydrocarbures n’ont été, durant le premier semestre 2015, que de 18,09 milliards de dollars alors qu’elles étaient de 32,14 milliards de dollars à la même période de l’année passée. La différence est substantielle!
Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles sont toujours insignifiantes estimées à 1,19 milliards de dollars à peine. Ce qui n’arrange en rien l’économie du pays, les importations, malgré les petits efforts du gouvernement d’Abdelmalek Sellal, n’ont baissé que 9,98% en 2015 puisque l’Algérie a importé pour une valeur de 27,07 milliards alors que l’année dernière les importations algériennes étaient de 30,07 milliards de dollars.
Autrement dit, les exportations de l’Algérie ne couvrent que 71% de ses importations. Le différentiel est certainement couvert par les réserves de change qui, à fin mars 2015, sont, selon la banque d’Algérie, de 159,918 milliards de dollars à contre 178,938 milliards de dollars à fin décembre 2014. Une contraction de 19 milliards de dollars en un trimestre !
Yacine Ouchikh
