Blaoui El Houari tire sa révérence

Le maître de la chanson oranaise, Blaoui El Houari, n’est plus. Il est décédé le 19 juillet à l’âge de 91 ans, des suites d’une longue maladie qui l’a éloigné de la scène artistique. Il y a trois mois, le défunt s’est vu décerné la médaille de l’ordre du mérite national, en compagnie d’un flopée d’artistes,  par le président de Bouteflika. 

Dans un message de condoléances adressé à la famille du défunt, ce dernier  a écrit : « L'Algérie et la scène artistique et culturelle perdent en lui une sommité qui a contribué, des décennies durant, au développement du goût national et humain ». Et d’ajouter : « Le défunt était une source inépuisable de créativité qui enrichit le répertoire national avec une variété de compositions musicales de différents styles et genres. De même qu'il a formé plusieurs jeunes talents qui ont brillé sur la scène artistique et contribué à la promotion de la musique dans notre pays. Il fut de cette trempe d'artistes algériens dont les chansons resteront gravées à jamais dans les mémoires. Blaoui Houari nous quitte aujourd'hui, mais sa musique subtile au rythme raffiné ne cessera de marquer l'histoire de l'art et d'inspirer les créateurs ».

Le chanteur  rai Houari Benchenet n’a pas tari d’éloges sur l’apport du défunt à pour la chanson oranaise.  « El marhoum (le défunt) a été une  véritable école pour les jeunes chanteurs. Il a été un des fondateurs de la chanson oranaise moderne », a-t-il soutenu, dans une déclaration à l’APS. « Le défunt Blaoui Houari a joué un grand rôle dans l’émergence de plusieurs figures artistiques de la chanson oranaise et moderne. Il a eu le mérite d’avoir interprété des chansons qui ont eu écho au niveau national et international et reprises par des figures de la chanson moderne », a-t-il ajouté.

Né le 23 janvier 1926 à Haï Médina J’dida, à Oran, Blaoui El Houari a baigné dans un environnement musical, lui, qui s’est initié à la musique à l’âge de 4 ans grâce à son père, Mohamed Tazi, qui jouait de la Kouitra.

Musicien accompli la vingtaine à peine, Blaoui El Houari s’est vu confier en 1949 par l’immense Mahideddine Bachetarzi la formation et la direction de l’orchestre chargé d’animer, tous les quinze jours durant six mois, la Saison de l’Opéra d’Oran avant d’enregistrer, en 1953, son premier ‘’45 tours’’. Son répertoire compte aujourd’hui 500 chansons et nombre de ses œuvres sont reprises par des stars du Rai comme Cheb Khaled, Cheb Sahraoui, Cheb Benchenet ou encore le fameux groupe Raina Raï.

Yacine Ouchikh