Algérie : auteur d’une polémique l’ex-vice-président du parlement arrêté
La police algérienne a arrêté samedi l’ex-député et ex-vice-président du parlement Noureddine Aït-Hamouda. Fils d’un des héros de la guerre de libération nationale algérienne, il lui est reproché voir atteint à la mémoire de figures de l’histoire anticoloniale de l’Algérie. Lors d’une émission télévisée, il avait notamment qualifié de « traîtres » l’émir Abdelkader et l’ex-président Houari Boumediène.
Noureddine Aït Hamouda, 71 ans, est un ancien député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) d’inspiration berbère. C’est aussi le fils du colonel Amirouche, célèbre combattant de la guerre d’Algérie. De 2007 à 2012, il a été vice-président de l’Assemblée populaire nationale. Son parti l’a toutefois exclu en 2015 pour avoir refusé de faire campagne au profit du candidat du RCD.
L’ex-député a défrayé la chronique il y a quelques jours en qualifiant de « traîtres », lors d’une émission télévisée, l’émir Abdelkader, héros de la première résistance contre la France coloniale, l’ex-président Houari Boumediène et le dirigeant nationaliste Messali Hadj.
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La polémique a immédiatement enflammé les réseaux sociaux. L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav) a suspendu temporairement les programmes de la chaîne privée El Hayat TV. Des membres de la famille Abdelkader, ainsi que la fondation qui porte son nom, ont déposé plainte.
Le ministère des Moudjahidine (Anciens combattants) avait fait savoir qu’il se constituerait partie civile dans les procès intentés à « ceux qui ont porté atteinte aux symboles de la nation ». La justice l’accuse notamment d’« atteinte aux symboles de l’État et de la révolution », d’« atteinte à un ancien président de la République », d’« atteinte à l’unité nationale », d’« incitation à la haine et discrimination raciale », a indiqué le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Polémique sur fond de tensions avec la Kabylie
L’ARAV a également annoncé « se réserver le droit d’engager toutes les mesures et procédures judiciaires adéquates en cas de récidive de tels dépassements et manquements professionnels ». Devant la polémique, le présentateur de l’émission et directeur d’El Hayat TV, Habet Hannachi, a assuré que les propos de l’ex-parlementaire « ne représentent en rien le point de vue de la chaîne ».
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Également arrêté samedi, selon des médias locaux, M. Hannachi n’a pas été présenté dimanche devant le tribunal, a précisé le CNLD. Cette affaire a pour toile de fond des tensions récurrentes entre la Kabylie. La région berbérophone est traditionnellement frondeuse et en froid avec les autorités centrales.
Cinq activistes kabyles ont été placés dimanche sous mandat de dépôt par un juge du tribunal de Drâa El Mizen, dans la préfecture de Tizi-Ouzou, une des grandes villes de Kabylie, fief du mouvement antirégime du Hirak, selon le CNLD.