Alger soutient Mugabé
Ecarté du pouvoir par les militaires, le président du Zimbabwé Robert Mugabé vient de bénéficier d’un soutien de poids, celui de l’Algérie, un pays assez influent au sein de l’UA, qui vient d’appeler à la « retenue » et au « respect de l’ordre constitutionnel ».
« Nous appelons au calme et à la retenue et exhortons l’ensemble des acteurs en présence à veiller au respect de l’ordre constitutionnel et à éviter tout dérapage susceptible d’être préjudiciable au Zimbabwe et à son peuple », a soutenu aujourd’hui le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif, dans une déclaration faite à l’agence officielle APS.
Le responsable dit aussi suivre « avec préoccupation les derniers développements de la situation au Zimbabwe » et appuyer « les efforts entrepris par les pays de la région dans le cadre de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) pour favoriser un retour rapide à la normalité ».
Une déclaration qui sonne comme un soutien au vieux leader zimbabwéen qui est réélu en 2013 à la tête du pays et qui compte se représenter en 2018 pour briguer un autre mandat. Les bonnes relations qu’entretiennent les deux pays (Robert Mugabé a effectué, fin mars 2015, une visite d’Etat de trois jours en Algérie), sont certainement pour quelque chose dans ce soutien, quelque peu timide il est vrai, d’Alger au président zimbabwéen déchu.
Mais l’Algérie tient aussi à ce que l’interdiction par l’Union africaine (UA) en 2000 du recours au coup d’Etat pour arriver au pouvoir dans le continent noir et à laquelle le président Bouteflika a grandement contribuée, soit respectée.
Il n’est pas exclu aussi que ce dernier veut se prémunir contre toute mauvaise surprise, comme celle de voir le scenario zimbabwéen se reproduire en Algérie quoiqu’il est très peu probable que l’Armée algérienne, réputée pour sa grande discipline, soit tentée par un putsch.
Yacine Ouchikh