Aït Ahmed s’en va
Leader jusqu’à une date récente du plus vieux parti d’opposition en Algérie, le Front des forces socialistes(FFS), Hocine Aït Ahmed vient de tirer sa révérence. Dernier historique encore en vie, l’enfant d’Ain El Hammam en Kabylie est décédé aujourd’hui à Lausanne en Suisse, à l’âge de 89 ans, des suites d’une grave maladie.
« Nous apprenons avec une immense douleur le décès, ce matin à l’hôpital de Lausanne, de M. c, historique du mouvement national et de la révolution algérienne, fondateur et Président du Front des Forces Socialistes, à la suite d’une longue maladie. A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons », annonce son parti, dans un communiqué laconique.
Malade depuis quelques années déjà et très affaibli, Aït Ahmed s’est retiré de la vie politique en mai 2013, date de la tenue du congrès de son parti, le FFS. En janvier 2015, il été victime d'une série d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) en janvier dernier nécessitant son hospitalisation à l’hôpital de Lausanne.
Militant de la cause algérienne depuis les années 40, Aït Ahmed a succédé, en 1948, à Mohamed Beloiuzdad à la tête de l’Organisation spéciale (OS) créée par le père du nationalisme algérien, Messali Hadj, patron du PPA/MTLD. En novembre 1954, il a été parmi les neuf historiques (Mohamed Boudiaf, Krim Belkacem, Mustapha Ben Boulaid, Larbi ben M’hidi, Ahmed Ben Bella, etc) ayant déclenché la révolution algérienne qui mettra fin, 7 ans et demi plus tard à la présence de la France en Algérie.
Après un court compagnonnage avec le régime de Ben Bella, il verse dans l’opposition en créant le FFS et entrer en rébellion. Il est arrêté en 64 puis condamné à mort avant de s’évader en 66 et fuir à l’étranger. Ce n’est qu’en 1989, à l’occasion de l’ouverture démocratique décidée par le régime de Chadli Bendjedid, qu’il foulera à nouveau la terre algérienne pour la quitter, à nouveau, trois ans plus tard, après l’arrêt du processus électoral en 1992.
Il reviendra à nouveau en 1999 pour se porter candidat à la présidentielle de laquelle il s’est retiré avec d’autres candidats, pour protester contre le parti pris flagrant de l’administration en faveur de l’actuel président, Abdelaziz Bouteflikla.
Hocine Ait Ahmed est né le né le 20 août 1926 à Aïn El Hammam (ex-Michelet) et vit en exil, à Lausanne, avec sa famille.
Yacine Ouchikh