Affaire Sonatrach-La justice italienne ordonne la saisine des biens de Farid Bedjaoui aux USA

 Affaire Sonatrach-La justice italienne ordonne la saisine des biens de Farid Bedjaoui aux USA

Farid Bedjaoui


 


Si en Algérie l’affaire semble jetée aux oubliettes, en Italie la justice avance bien dans son travail et resserre, de plus en plus, l’étau sur les principaux accusés. En effet, à moins d’un mois du procès tant attendu concernant l’affaire Sonatrach-Saipem, prévu pour le 2 décembre prochain, un tribunal Italien ordonne la saisine des biens des trois accusés dans ce scandale, dont les six immeubles de Farid Bedjaoui à Manhattan (New York).  


 


La décision a été révélée  jeudi 12 novembre, par l’agence de presse anglaise Reuters qui a annoncé que le tribunal de Milan estime que ces biens sont d’une valeur de 268 millions de dollars (250 millions d’euros). « Ces biens sont constitués notamment de6 immeubles à Manhattan (New York, États-Unis) appartenant à l’accusé Farid Bedjaoui, dont trois situés dans la très prestigieuse Cinquième Avenue de Manhattan», indique la même source.


 


La justice italienne juge que la saisie ordonnée couvre le montant des pots-de-vin, estimés à 198 millions d’euros, plus 50 millions d’euros d’impôts impayés sur cette somme. Trois personnes sont concernées par cette saisie, indique l’agence. En plus du neveu de l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères Mohamed Bedjaoui, l’ex-directeur de la Saipem Pietro Varone et Samir Ouraied, homme de confiance de Bedjaoui, sont touchés par cette décision.


Selon l’agence Reuters, l’avocat de Pietro Varone a affirmé que les biens de son client avaient déjà été saisis, ajoutant néanmoins que la saisie a fait l’objet d’un appel. L’avocat italien d’Ouraied a, quant à lui, déclaré qu’aucune saisie de biens n’avait été effectuée. L’avocat de Bedjaoui, lui, n’a pas fait de commentaire.


En octobre dernier, Saipem ainsi que cinq personnes ont été convoqués pour être jugés. Le groupe pétrolier italien est accusé d'avoir versé des pots de vin afin de remporter des contrats en Algérie.


Selon les procureurs italiens, Saipem a payé à des intermédiaires la somme de 198 millions euros pour empocher des contrats auprès de l'entreprise nationale Sonatrach d'une valeur de 8 milliards d'euros.


La décision du tribunal de Milan intervient au moment où, en Algérie, le processus de blanchiment de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, est déjà lancé. Le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, avait qualifié, récemment, l’ancien ministre dont le nom est cité dans le scandale Sonatrach II et dans l’affaire Saipem en Italie « du meilleur ministre que l’Algérie ait connu depuis l’indépendance ». Une déclaration interprétée comme une volonté politique d’effacer tous les griefs retenus contre l’ex-ministre qui a d’ailleurs fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé par la justice algérienne depuis 2013.


Amar Saadani qui donne l’impression d’être chargé de blanchir Chakib Khelilavait été accusé par l’ex-ministre de la Justice, Mohamed Charfi de lui avoir demandé d’extirper l’ex-ministre de l’Energie de cette affaire s’il voulait rester à son poste. 


 


Yacine Ouchikh