Alger pourrait annoncer l’achat d’armes russes pour 12 milliards de dollars

 Alger pourrait annoncer l’achat d’armes russes pour 12 milliards de dollars

L’Algérie utilise encore largement des armes soviétiques dépassés, tels que les blindés BMP-2

La Russie est en passe de signer un colossal contrat d’armement avec l’Algérie selon plusieurs médias. L’annonce n’est pas une surprise depuis qu’Alger a affiché son intention de doubler son budget militaire en 2023. Ce rapprochement avec Moscou suscite des inquiétudes, mais aussi des critiques, y compris à Washington.

 

12 milliards de dollars. C’est ce que s’apprêterait à débourser l’Algérie pour s’armer auprès de la Russie. De quoi moderniser une part significative de l’équipement vieillissant de l’Armée nationale populaire (ANP). Une somme qui correspond peu ou prou à la hausse du budget du ministère de la Défense que propose le projet de loi de finances 2023.

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Alger est un client historique des fabricants russes d’armement. L’ANP aligne bon nombre d’équipements d’origine russe ; pour beaucoup datant de l’ère soviétique. Il était donc logique que, par souci de compatibilité, le pays se tourne de nouveau vers Moscou.

Toutefois, le montant surprend par son ampleur. Mais, la hausse des prix des hydrocarbures, dont l’Algérie est un important exportateur, donne aux responsables algériens les moyens de faire de généreuses emplettes.

 

Remplacer et moderniser

Parmi les équipements que pourrait s’offrir l’ANP figurent notamment les chasseurs Su-75 de supériorité aérienne et les systèmes de défense S-400. Les premiers n’ont cependant pas encore démontré leurs capacités opérationnelles, contrairement aux F-16 de dernière génération qui sont en train d’arriver dans l’arsenal du Maroc.

Alger pourrait en outre vouloir remplacer ses blindés et ses véhicules d’infanterie. L’ANP utilise encore en effet largement les BMP-1 et BMP-2, reliques de la guerre froide. Les mêmes véhicules que déciment les armes antichars occidentales en Ukraine.

Outre le Maroc, avec lequel l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques, les États-Unis ne sont pas indifférents au rapprochement russo-algérien. Début octobre, le porte-parole principal adjoint du département d’État américain, Vedant Petal, a déclaré que tout soutien à Moscou est « profondément problématique ».

 

Sanctions américaines ?

Trois semaines plus tôt, le sénateur américain Marco Rubio, vice-président du Comité spécial du renseignement, a appelé le secrétaire d’État Anthony Blinken à sanctionner le régime algérien. M. Rubion avait notamment fait valoir que l’achat algérien d’armes russes violait la « Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act » (CAATSA).

En effet, la loi permet à Washington de sanctionner toute partie qui « a effectué des transactions importantes avec des représentants des secteurs de la défense ou du renseignement du gouvernement de la Fédération de Russie ». Or 27 sénateurs ont rappelé que l’Algérie avait acheté pour 7 milliards de dollars d’armes russes en 2021.

Même si Washington a jusque-là évité de se couper d’Alger, de nouvelles annonces de contrats d’armements pourraient donc déclencher des sanctions américaines. D’autant plus qu’elles interviendraient à un moment où les États-Unis et l’Europe tentent d’assécher les finances du Kremlin pour pénaliser son effort de guerre.