Alain Policar, démis du Conseil des sages de la laïcité, après ses propos sur le voile

 Alain Policar, démis du Conseil des sages de la laïcité, après ses propos sur le voile

L’universitaire, sociologue et politologue Alain Policar. Crédit photo : Racilop / Wikimedia Commons

Ses propos sur le voile, en marge de l’affaire du proviseur du lycée Maurice Ravel, n’ont pas plu. Alain Policar a été démis de ses fonctions au sein du Conseil des sages de la laïcité.

Après ses propos remettant en cause l’application de la loi du 15 mars 2004, Alain Policar a été démis cette semaine (22 avril) de ses fonctions de membre du Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République par Nicole Belloubet.

La ministre de l’Education nationale a donc fait preuve de fermeté suite aux propos tenus par le désormais ex-membre du Conseil des sages, le 5 avril dernier sur Radio France Internationale (RFI) : « Le voile n’est pas le plus souvent un signe de prosélytisme ― les enquêtes sociologiques montrent qu’il s’agit même souvent d’un vecteur d’émancipation pour les jeunes filles par rapport à leurs milieux ― et le port du voile devrait donc être analysé chaque fois au cas par cas ».

Discriminatoire

Outre cette remise en cause de l’application de la loi de 2004, interdisant « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse », Alain Policar ajoutait une autre réflexion.

Interrogé sur l’affaire du proviseur du lycée parisien Maurice Ravel, menacé de mort sur les réseaux sociaux après une altercation avec une étudiante à laquelle il avait demandé d’enlever son voile, le membre du Conseil des sages émettait une nouvelle fois des doutes sur l’application de la loi. « Cela illustre, me semble-t-il, les difficultés d’appliquer sereinement la loi qui (…) apparaît, à tort ou à raison, comme discriminatoire à l’égard des musulmans », estimait l’universitaire.

Socle indéboulonnable

C’est lundi dernier (22 avril), lors d’une réunion plénière, que Nicole Belloubet a annoncé sa décision de retirer son mandat de membre du Conseil des sages de la laïcité à Alain Policar. Dans son discours, la ministre a rappelé que, pour elle, la loi du 15 mars 2004 constituait « un socle indéboulonnable pour notre école ».

Un an après sa nomination par Pap N’Diaye, qui avait déjà fait polémique, l’universitaire quittera donc ses fonctions de membre du Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République dès le 30 juin.