Al Qasar : Du rock puissant et psychédélique au festival Arabesques

 Al Qasar : Du rock puissant et psychédélique au festival Arabesques

Al Qasar (credit Rodrigue Mercier)

Ca a envoyé du lourd le samedi 12 septembre 2020 au Domaine d’O à Montpellier. Pour la 15ème édition du festival Arabesques, Al Qasar a fait trembler la scène. Un mélange de rock psyché et de musiques traditionnelles du monde arabe, qui ne laisse pas indifférent.

Une guitare électrique qui fait trembler les murs et la voix puissante d’un chanteur et musicien gnawa originaire d’Essaouira. Le groupe Al Qasar est un vrai groupe de rock, de celui que l’on retient. Il est né de la jonction du producteur de rock psychélélique franco-américain, Thomas Attar Bellier et du chanteur Jaouad El Garouge. Comme il l’indique dans General pop, le producteur basé à Los Angeles, « avait écho du travail de Jaouad dans plusieurs projets (Global Gnawa et Acid Arab) ». Le choix de Jaouad s’impose pour la voix et 8 jours plus tard, ils se retrouvent devant 1200 personnes sur la scène du Rocher de Palmer à Bordeaux. Le groupe devient vite un doux patchwork de guitarez fuzz, d’orgues électriques, d’oud et de mizmar égyptien. La section rythmique fait la place belle aux batteries Ludwig, à la darbouka, au daf et karkabou.

Cette aventure un peu folle va les mener très rapidement à percer. Premier concert aux Trans Musicales de Rennes de 2018. Une tournée en Europe et au Moyen-Orient les incite à continuer l’aventure. Présent lors des FMM Sines au Portugal en 2019, Al Qasar va se frotter aussi au coeur de l’Egypte aux meilleurs instrumentistes lors d’un festival.

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Un rock qui puise dans les instruments traditionnels

Ce voyage « initiatique » sera l’occasion pour Thomas Attar Bellier d’enregistrer des instruments bédouins menacés de disparition comme l’arghoul et la kawala. Al Qasar arrive à garder une empreinte rock tout en la combinant aux musiques traditionnelles, à l’image d’un Robert Plant. En 2020, nait leur premier opus  Miraj.

Créé entre Los Angeles, Le Caire, Paris et Nashville, tout l’éventail des collaborations font ressortir l’excellence du son produit. Amar Chaoui, du groupe Tinariwen et en compagnie de Robert Plant, anime des percussions allant des darboukas, bendir et riq. La guerre des ouds est aussi déclarée avec l’oud algérois, Mehdi Haddab et l’égyptien Mohamed Abozekry, prodige du oud classique. Portée par la voix puissante et brut de Jaouad El Garouge, les paroles en arabe classiques font la part belle aux textes engagées. On y évoque tour à tour le chaos social, les rêves avortés de réfugiés ou l’oppression.

Chris Rakestraw (Megadeth, Danzig) s’occupe du mix. Le résultat détonne comme un très bon cru de rock. Enfin, leur pochette n’est pas sans rappeler l’univers graphique de Hassan Hajjaj.