Aides Covid-19 : malaise sur les contreparties écologiques
Alors que la pression des ONG s’intensifie, la question des contreparties écologiques et sociales, contraignantes aux grandes entreprises, reste sans réponses.
Silence
Les entreprises aidées par l’Etat face au Covid-19 doivent-elles être redevables de contreparties écologiques et sociales ? Cette position est défendue par les ONG Oxfam et La Fondation Nicolas Hulot (FNH).
Hier (20 octobre), à l’occasion des discussions de la commission des finances de l’Assemblée nationale, aucun amendement imposant ces contreparties n’a été déposé. Malgré un engagement du gouvernement la semaine dernière.
« C’est vraiment incompréhensible de jouer la montre sur un sujet aussi important (…) Une reprise économique sans contrepartie écologique, c’est le risque de revenir au business as usual avec des grandes entreprises dont le modèle créé des inégalités phénoménales au prix d’émissions carbones hors de contrôle » s’indigne Quentin Parrinello, porte-parole de l’ONG Oxfam France.
Opposition
Au-delà de « jouer la montre », le rapporteur LREM Laurent Saint-Martin s’est « opposé aux amendements demandant des contreparties contraignantes », pourtant portés par une vingtaine de députés de sa propre majorité.
Incompréhensible pour la FNH, Oxfam France et les personnes soutenant ces amendements, dont l’ensemble des organisations du Pacte du pouvoir de vivre (regroupant des organismes divers comme la CFDT, la Mutualité française, la Ligue de l’Enseignement, la Fondation Abbé Pierre, Réseau Action Climat France…).
Sanctionner
« Nous demandons des contreparties qui permettent de réduire l’empreinte carbone des plus grosses entreprises mais aussi de sanctionner celles qui refuseraient de prendre des engagements suffisants ou qui ne tiendraient pas leurs objectifs » indique Samuel Leré responsable plaidoyer de la Fondation Nicolas Hulot.
La semaine dernière, interrogée par l’AFP, la députée LREM Laurianne Rossi, une rapporteure de la mission d’information concernant d’éventuelles contreparties écologiques et sociales, indiquait la volonté de proposer des dispositifs en « novembre » pour la deuxième lecture du projet de loi de finances. Une échéance vague qui ne sera pas de nature à rassurer les ONG.
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