Agression à Paris de l’activiste Jalel Brik

 Agression à Paris de l’activiste Jalel Brik

Après la révolution, Jalel Brik a notamment été condamné par contumace par le Tribunal militaire tunisien à de la prison ferme pour des propos tenus à propos de l’armée

Filmées à Paris où il réside et publiées dans la nuit de mercredi à jeudi, des images de violence en réunion, visiblement gratuite, contre le cyber activiste tunisien Jalel Brik provoquent l’indignation de ses nombreux followers.  

Supprimée de Youtube, la vidéo circule encore abondamment sur Facebook (attention, images violentes). En se filmant, les agresseurs ont de facto facilité leur identification par les autorités françaises.

On y voit un groupe de six jeunes, dont au moins quatre prennent part activement à l’agression du polémiste de 56 ans en pleine rue. Deux d’entre eux, dont un dénommé « Saif MJ », posent d’abord le temps d’une story Facebook publiée par ce dernier sur le réseau social, avant que les coups et insultes fusent et que les choses ne dégénèrent en pugilat. « Voilà le sort de Jalel Brik, ce mécréant qui insulte dieu », peut-on entendre dire la personne ayant filmé l’agression, amusée par une scène dont le but est manifestement d’humilier le quinquagénaire, roué de coups à terre.

Certains des agresseurs sont des migrants dont l’âge ne dépasse pas la vingtaine. Ils auraient notamment traversé Palerme en Italie avant de rejoindre récemment la France, comme en attestent certaines de leurs autres publications.

Un profil sulfureux

Ancien militant du Watad, une formation d’extrême gauche souverainiste, Jalel Brik avait connu la prison en Tunisie puis l’exil dès les années 90 en France où il réside en banlieue parisienne. Depuis la révolution de 2011, il est devenu populaire à travers ses vidéos quasi quotidiennes autour de la scène politique tunisienne, souvent en état d’ébriété. Il s’y illustre par son soutien à la cause Amazigh, un style provocateur et un langage particulièrement fleuri, où il s’attaque régulièrement de façon décomplexée à la religion, à l’islam politique, et plus généralement aux conservateurs de tous bords.

Victime de censure sur Youtube et de signalement massif, il y exprime aussi fréquemment sa volonté de retourner dans sa Tunisie natale pour reprendre part à la vie politique.

Plusieurs figures publiques ont aussitôt manifesté leur indignation et leur solidarité avec lui malgré leurs différences idéologiques avec son combat radical-anarchiste. Parmi eux, le journaliste Samir Elwafi, qui dénonce une « agression lâche et répugnante d’un homme par des jeunes ayant l’âge d’être ses fils », ou encore l’auteur de la chaîne « Etat voyou » qui exprime sa sympathie avec le célèbre vidéaste.

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