Afrique-Sahel. Un otage roumain libéré avec le soutien du Maroc
La Roumanie a remercié, mercredi 9 août, le Royaume du Maroc pour son “soutien important” pour la libération de l’otage roumain Iulian Ghergut, détenu au Sahel depuis 2015.
Dans un communiqué, le ministère roumain des Affaires étrangères a annoncé la libération de cet officier de sécurité d’une mine de manganèse dans le nord du Burkina Faso, près des frontières du Mali et du Niger, qui avait été enlevé le 4 avril 2015 par le groupe Al-Mourabitoune, rallié à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), tout en remerciant le Maroc pour son “soutien important” pour sa libération.
Selon le ministère, Iulian Ghergut est actuellement en sécurité sur le territoire de la Roumanie où il est rentré mercredi. De son côté, le président Klaus Iohannis a remercié, via le réseau social Twitter, les “partenaires extérieurs qui ont soutenu” la Roumanie “dans cette entreprise difficile”.
Officier de sécurité d’une mine de manganèse dans le nord du Burkina Faso, près des frontières du Mali et du Niger, Iulian Ghergut avait été enlevé le 4 avril 2015 par cinq hommes armés. Son enlèvement avait été revendiqué par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune, qui s’est peu après rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Au moins trois Italiens et un Allemand sont encore détenus au Sahel, ainsi qu’un Sud-Africain, enlevé en 2017.
En juillet 2017, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait publié une vidéo montrant six otages : l’Australien Arthur Kenneth Elliott, la Française Sophie Pétronin, le Roumain Iulian Ghergut, la missionnaire suisse Béatrice Stockly, la religieuse colombienne Gloria Cecilia Narvaez Argoti et le Sud-Africain Stephen McGown.
Deux d’entre eux ont été libérés, Stephen McGown en juillet 2017, puis Sophie Pétronin en octobre 2020, en même temps que deux Italiens, Nicola Chiacchio et Pier Luigi Maccalli, dont l’enlèvement n’avait jusqu’alors pas été rendu public. La Suisse a par ailleurs été informée en octobre 2020 de l’exécution de Béatrice Stöckli par le GSIM.
Trois groupes jihadistes opérant dans le Sahel avaient annoncé en 2017, leur fusion. Ce groupe est formé d’Ansar Dine, dirigé par Iyad Ag Ghaly, d’Al-Mourabitoune, dont le chef est Mokhtar Belmokhtar et de « l’Emirat du Sahara », une branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) opérant dans le nord du Mali.
Les groupes ayant fusionné étaient déjà clairement liés à Al-Qaïda, et certains font partie des organisations jihadistes qui ont contrôlé le nord du Mali, à la faveur d’une rébellion touareg, à partir de mars-avril 2012.
Al-Mourabitoune était lui-même né de la fusion en août 2013 du groupe des « Signataires par le sang » — unité combattante créée moins d’un an plus tôt par Mokhtar Belmokhtar — et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), alors implanté à Gao, dans le nord du Mali.