Afrique. Le Maroc préoccupé par les événements en cours au Mali
Le Maroc suit avec préoccupation les événements en cours depuis quelques heures au Mali, a affirmé mardi 18 août, le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.
“Le Royaume du Maroc, attaché à la stabilité dans ce pays, appelle les différentes parties à un dialogue responsable, au respect de l’ordre constitutionnel et à la préservation des acquis démocratiques, afin d’éviter tout retour en arrière préjudiciable au peuple malien”, a indiqué le ministère dans un communiqué.
Mardi 18 août, après une mutinerie des militaires à Kati, une localité proche de la capitale malienne, le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta serait arrêté, ainsi que le Premier ministre, Boubou Cissé. Le même jour dans un communiqué, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a exprimé sa préoccupation face à la crise malienne, s’opposant à la prise du pouvoir par les armes.
António Guterres appelle à « la libération immédiate » de Keïta
Selon le directeur de la communication du chef du gouvernement malien, Boubou Doucouré, les deux dirigeants « ont été conduits par les militaires révoltés dans des véhicules blindés à Kati », où se trouve le camp Soundiata Keïta, à une quinzaine de kilomètres de la capitale du pays, Bamako.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a annoncé la tenue d’une réunion d’urgence, dès mercredi, et à la demande de la France et du Niger, pour suivre l’évolution de la situation. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé dans un communiqué à la « libération immédiate et sans conditions » du chef de l’Etat.
De son côté, le président de la commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a condamné « énergiquement » l’arrestation et appelé « les Nations unies et toute la communauté internationale à conjuguer efficacement leurs efforts pour s’opposer à tout recours à la force pour la sortie de la crise politique ».
Peter Pham, l’émissaire américain pour le Sahel, a également fait savoir que « les Etats-Unis s’opposaient à tout changement extraconstitutionnel de gouvernement, que ce soit par ceux qui sont dans la rue ou par les forces de défense et de sécurité ».
Le Mali est confronté depuis juin à une grave crise sociopolitique. L’opposition a annoncé de nouvelles manifestations cette semaine pour réclamer le départ du président.