Lancement d’une étude sur l’adhésion du Maroc à la CEDEAO
La CEDEAO vient de lancer un appel à propositions pour la réalisation d’une étude approfondie sur les implications économiques de l’adhésion du Maroc au sein de l’organisation.
L'appel à propositions a été lancé, le 1er février, par la présidence de la Commission à travers son département d'analyse des politiques économiques, pour la réalisation « d'une étude approfondie sur les implications économiques de la CEDEAO » de la demande d'adhésion du Maroc, notamment en ce qui concerne le commerce et l'investissement.
L'appel à propositions qui est ouvert aux cabinets, centres de recherche et groupes de réflexion basés dans la l'espace communautaire devrait traiter des « questions relatives au commerce et à l'investissement » en s'appuyant sur les implications dans six pays préalablement définis. Il s'agit du Nigeria, du Ghana, de la Côte d'Ivoire, du Sénégal, du Mali et du Togo, qui constituent les principales économies de la sous-région concernés directement par cette adhésion.
L’étude définitive d'impact sera soumise à l'appréciation du comité de cinq pays mis en place lors du 52e Sommet d'Abuja de décembre dernier. Le comité composé de chefs d'Etat et de gouvernement de cinq pays notamment le Togo, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Guinée et le Nigeria, va à son tour soumettre ses recommandations à l'une des conférences des leaders de la communauté au titre de l'année.
Un nouveau pilier économique pour la CEDEAO
Selon les analyses de l’Agence Ecofin, en intégrant le Maroc, la CEDEAO dépasserait la Turquie et s’approcherait de l’Indonésie en termes de PIB. La CEDEAO, c’est 320 millions d’habitants, la population la plus jeune au monde, répartie sur 5,1 millions de km2, pour un PIB total supérieur à 700 milliards $. Elle a déjà instauré la libre circulation qui s’applique petit à petit dans les faits, et elle souhaite établir une monnaie unique à l’horizon 2020. Ses membres sont : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Côte d'Ivoire, Libéria, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone et Togo.
Le Maroc avait présenté sa demande d’adhésion « à part entière » à la communauté ouest-africaine, dans la droite ligne de la politique africaine du roi Mohammed VI, couronnée par le retour du Maroc au sein de l'Union Africaine. Le Maroc s'est par ailleurs engagé dans un ambitieux projet de gazoduc reliant le Nigeria au royaume, le long de la côte atlantique. Le Maroc bénéficie actuellement du statut d'observateur au sein de cette organisation, créée en 1975.
Mohamed El Hamraoui