Coup d’État avorté au Gabon
Il n’aura fallu que quelques heures aux forces loyalistes pour reprendre le contrôle de la situation à Libreville. La capitale gabonaise s’était réveillée avec stupeur en écoutant à la radio nationale l’annonce du renversement du président Ali Bongo, absent du pays, par un groupe de militaires. L’intervention du commando d’élite de la gendarmerie a mis rapidement fin à la tentative de putsch.
Les putschistes « ont été arrêtés », ont confirmé les autorités gabonaises. Le ministre de la Communication, Guy Mapangou, a été le premier membre du gouvernement à s’exprimer en annonçant la fin de la tentative de coup d’État moins de quatre heures après l’allocution du « Conseil national de restauration », prononcée à 6h30 par Kelly Ondo Obiang, n°2 de la garde présidentielle.
C’est le temps qu’il a fallu au Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) pour investir le siège de la radio et interpeller les mutins. Aucune information n’a filtré sur le nombre éventuel de victimes. Mais, déjà dans la matinée, des blindés prenaient position autour du bâtiment et des coups de feu ont été échangés.
Dans son message, l’officier avait appelé les hommes de rang et les sous-officiers à se procurer les armes des casernes, à boucler et prendre le contrôle des points stratégiques dans le pays. Puis le message convoque à l'Assemblée nationale des généraux de l'armée gabonaise, des militants de la société civile, la présidente du Sénat et le Secrétaire général du PDG (au pouvoir), désignés sous le vocable de « forces vives de la Nation ».
Le président gabonais, Ali Bongo, est hospitalisé depuis plusieurs jours au Maroc, laissant son vice-président exercer le pouvoir en son absence sur décision de la Cour constitutionnelle. Le chef de l’État avait été réélu en 2016 aux termes d’élections très contestées. Les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre avaient fait entre 50 et 100 morts selon les sources.
Rached Cherif