Affaire Théo : le parquet requiert le renvoi aux assises

 Affaire Théo : le parquet requiert le renvoi aux assises

Théodore Luhaka blessé par la police lors d’une intervention musclée en 2017. Ces violences lui ont valu une « infirmité permanente ». GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Les faits de l’affaire Théo remontent à 2017. Le dossier judiciaire avance : le parquet demande que trois policiers soient jugés pour « violences volontaires » par les assises.

 

Lors d’une intervention musclée en février 2017 à la cité des 3 000, à Aulnay-sous-Bois, un policier a blessé Théodore Luhaka. Des caméras de vidéosurveillance ont filmé la scène.

Ces violences ont valu 60 jours d’incapacité temporaire de travail au jeune homme, alors âgé de 22 ans. Il s’agissait de blessures causées par l’introduction d’une matraque télescopique appartenant à un des policiers, au niveau de la zone anale de la victime.

L’année dernière, une expertise médicale a précisément conclu à une « infirmité permanente » de Théo.

Ce drame avait provoqué une vague de tensions dans la ville et dans les communes alentours. François Hollande, alors Président de la République, s’était rendu au chevet de Théo.

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Mutilation

Le renvoi devant les assises se justifie par la gravité du handicap à vie, causé par les forces de l’ordre. Et parce que les faits « sont commis en réunion par des dépositaires de l’autorité publique ».

Le parquet a en revanche écarté la qualification de « viol aggravé », faute d’éléments suffisants. Le policier, qui aurait introduit sa matraque, est accusé de « violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une incapacité permanente partielle ».

Trois mois

Les mots employés par le parquet de Bobigny ont toute leur importance. A l’heure où plusieurs syndicats de police et de nombreux élus écartent la notion de « violences policières ».

En effet, le parquet a reconnu très clairement que « Théo est victime de violences policières en réunion très graves ». Le juge d’instruction a désormais trois mois pour ordonner ou non la tenue d’un procès.

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Chloé Juhel