Affaire Mila : peine alourdie en appel pour deux harceleurs

 Affaire Mila : peine alourdie en appel pour deux harceleurs

Mila posant devant la Grande mosquée de Paris après l’avoir visitée, le 8 juillet 2021. L’affaire Mila a suscité une vive indignation en France en janvier 2020, après que l’adolescente alors âgée de 16 ans avait reçu plusieurs messages de haine et appels au meurtre sur Twitter, après avoir répondu à des injures sur les réseaux sociaux sur son orientation sexuelle, par le biais d’une vidéo sur l’islam. JOEL SAGET / AFP

Peine alourdie en appel pour deux des prévenus accusés de cyberharcèlement dans le cadre de l’affaire Mila.

Deux ans et un an d’emprisonnement avec sursis.La cour d’appel de Paris annonçait hier (31 janvier), une peine alourdie pour deux des prévenus, âgés de 20 et 21 ans, accusés de cyberharcèlement dans le cadre de l’affaire Mila, qui avaient fait appel de leur jugement initial. En 2021, ils étaient onze à avoir été condamnés à des peines allant de quatre à six mois de prison avec sursis.

La cour d’appel a estimé que les condamnations initialement prononcées étaient « insuffisantes pour sanctionner à leur juste mesure les faits commis » (AFP). Elle pointe notamment « le cumul des qualifications de harcèlement aggravé et de menace de mort à raison des propos : « Dit moi t’habite où j’vais te faire une Samuel Paty » ».

« Aucun regret »

Outre ces peines de prison avec sursis, au titre de la réparation du préjudice moral, les deux prévenus ont été condamnés à verser solidairement 10 000 euros à Mila. La cour d’appel a également ajouté l’obligation d’accomplir un stage de citoyenneté et l’interdiction d’entrer en relation avec la victime.

Me Richard Malka, avocat de Mila, s’est félicité de la décision : « Ce que j’ai ressenti à l’audience, c’est que ces deux prévenus n’avaient rien compris de la gravité de ce qui leur était reproché et n’avaient aucun regret. Manifestement la cour a eu le même ressenti puisqu’elle a quadruplé et triplé leurs peines ».

Protection policière

En janvier 2020, Mila, mineure à l’époque, avait répondu à des injures sur les réseaux sociaux, notamment en critiquant l’islam. Ses propos lui ont valu d’être ciblée par de nombreux messages haineux ainsi que des menaces de mort. La jeune fille a dû quitter son lycée et vit, encore aujourd’hui, sous protection policière.