Affaire Brahim Ghali. Quatre généraux impliqués dans le scandale
Le Maroc a appelé à une enquête transparente en Espagne sur l’affaire Brahim Ghali. Un scandale d’Etat qui n’a pas fini de livrer tous ses secrets et risque de démasquer le double jeu de certaines parties en Espagne et en Algérie, pays qui abrite et arme le polisario.
« Une enquête que nous espérons transparente devrait être menée pour jeter toute la lumière sur cette affaire », déclarait Fouad Yazough, ambassadeur directeur général des affaires politiques au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger. Selon lui, l’enquête « risque de révéler de nombreuses surprises, notamment la complicité et l’ingérence de quatre généraux d’un pays maghrébin ».
« Cette information semble surprenante, voire choquante pour l’opinion publique espagnole, mais ne soyez pas surpris. Comme vous le savez, les services marocains sont parmi les plus performants », a dit le responsable. Il est convaincu que « davantage d’éléments seront dévoilés en temps opportun ».
Entre le Maroc et l’Espagne dans cette affaire, les autorités espagnoles ont fait un choix entre, d’un côté, ses citoyens victimes de crimes abjectes et, de l’autre, un criminel responsable de la mort de plusieurs dizaines d’Espagnols en plus de viols, de tortures et de disparitions, fait remarquer Fouad Yazough. « Les Espagnols ont le droit de savoir, d’autant plus les autorités et la classe politique espagnoles savent qu’il (Brahim Ghali) est poursuivi par des citoyens espagnols, auprès de juridictions espagnoles et pour des crimes en partie commis en Espagne », a insisté le responsable.
« Le Maroc n’est ni le gendarme ni le concierge de l’Europe »
Pour Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération qui s’exprimait au micro d’Europe 1, ces évènements sont nés d’abord « d’une crise politique entre deux partenaires ». Une crise dont la responsabilité impute à l’Espagne, affirme le ministre. « Durant quatre ans, le Maroc a démantelé 8.000 cellules de trafic d’êtres humains, 14.000 tentatives de migration clandestines, dont 80 sur la ville de Ceuta », indique Nasser Bourita. Mais « le bon voisinage n’est pas à sens unique », argue le responsable politique. « Le Maroc n’a pas l’obligation d’agir, le Maroc n’est ni le gendarme, ni le concierge de l’Europe. Il le fait en partenaire », avec un partenariat entre Rabat et Bruxelles « fondé sur la compréhension des intérêts des uns et des autres ». Or, « on ne peut pas manigancer le soir contre un partenaire, et lui demander le lendemain d’être loyal », fait encore valoir Nasser Bourita.
« L’Espagne n’a pas consulté l’Union européenne avant d’accueillir sous un faux nom Brahim Ghali, l’Espagne n’a pas consulté le Maroc. Madrid a créé une crise et veut la faire assumer à l’Europe », affirme encore le ministre, sous-entendant que l’Espagne met en avant la crise migratoire pour détourner le problème.
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