Accusation d’entrisme islamiste d’Attal : la Grande Mosquée de Paris réagit

 Accusation d’entrisme islamiste d’Attal : la Grande Mosquée de Paris réagit

Chems-eddine Hafiz recteur de la Grande Mosquée de Paris (GMP). BERTRAND GUAY / AFP

Les récentes déclarations du Premier ministre Gabriel Attal sur la présence supposée d’un « entrisme islamiste » dans les écoles ont suscité de vives réactions. Le recteur de la Grande Mosquée de Paris a notamment exprimé sa vive préoccupation. Il appelle le gouvernement à éviter toute stigmatisation des musulmans.

Le recteur de la mosquée, Chems-Eddine Hafiz, a exprimé sa profonde inquiétude après les déclarations du Premier ministre, appelant le gouvernement à éviter de nourrir l’extrême droite par la stigmatisation des musulmans. Jeudi dernier, le Premier ministre Gabriel Attal avait condamné sur BFMTV les groupes qu’il accuse de pratiquer un « entrisme islamiste », en voulant répandre les principes de la charia, notamment dans le milieu scolaire.

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Le recteur de la Grande Mosquée, Chems-Eddine Hafiz, a réagi en soulignant que de telles accusations nécessitaient des preuves tangibles pour être crédibles, dénonçant les déclarations politiques sans fondement. Il a insisté sur la nécessité d’une approche nuancée pour éviter toute stigmatisation ou discrimination.

 

Instrumentalisation de l’islamisme à l’approche des élections

« Nous partageons sa préoccupation quant à toute tentative d’instrumentalisation des identités religieuses à des fins partisanes », ajoute-t-il. Pour la Grande mosquée, l' »appel à la vigilance » et la « condamnation » que le Premier ministre a exprimée vis à vis de l’antisémitisme « doivent s’appliquer de manière équitable à toutes les communautés ».

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M. Hafiz a également exhorté M. Attal et le gouvernement à faire preuve de discernement dans leurs discours. Il estime qu’en période électorale l’instrumentalisation de l’islam et des musulmans servent trop souvent d’arguments pour attirer les voix de l’extrême droite. Il a souligné l’engagement de la communauté musulmane à lutter contre toute forme d’extrémisme, pour peu que ces dérives soient clairement identifiables.

En outre, le recteur a critiqué l’utilisation du terme « entrisme », issu de l’idéologie politique trotskiste, jugeant son emploi totalement inapproprié dans ce contexte. Il a invité le Premier ministre à se pencher davantage sur les vrais problèmes en milieu scolaire, citant notamment les difficultés des élèves issus de l’immigration plus marqués en France par rapport à d’autres pays comme le Canada ou le Royaume-Uni.