Accueil des migrants : inaction et invisibilisation à la frontière franco-italienne
France, Hautes-Alpes, Montgenèvre – Manifestation organisée par l’association Tous Migrants à la frontière franco-italienne, le 06 mars 2021. THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / HANS LUCAS via AFP
A la frontière franco-italienne, les associations alertent sur l’impasse des conditions d’accueil des migrants, compliquées par l’arrivée du froid.
Le froid
La situation à la frontière franco-italienne reste très compliquée pour les personnes migrantes arrivant sur le territoire. Prenant notamment pour exemple, la paroisse Sainte-Catherine transformée en campement de fortune depuis dimanche (7 novembre), plusieurs associations dénoncent les conditions d’accueil des migrants.
Tous Migrants, Le Refuge ou encore Médecins du Monde, regrettent que depuis la mise à l’abri de plus de 200 exilés à la gare de Briançon (24 octobre), les autorités tardent à prendre les décisions adéquates concernant l’accueil de migrants bravant la baisse des températures et les conditions hostiles. Et ce, malgré l’interpellation des pouvoirs publics, du cabinet de la ministre chargée du Logement, Emmanuelle Wargon, notamment.
La lettre
Dans leurs différents courriers, les associations solidaires demandaient notamment la réouverture du dispositif des Terrasses solidaires. La préfète des Hautes-Alpes, Martine Clavel, a expliqué qu’aucun autre dispositif d’accueil ne sera ouvert par l’État, à Briançon. Une décision que déplorent les associations : « elle assume « une gestion maîtrisée des flux » par un « dispositif renforcé à la frontière » au mépris de la loi, qui prévoit depuis 1982 la possibilité de solliciter l’asile à la frontière ».
Invisibilisation
« De Calais, en passant par Vintimille, Bayonne, jusqu’à Briançon, nous faisons face à une politique répressive, indigne et irresponsable (…) la réalité de cette situation que l’Etat invisibilise consciemment dans la plus grande inhumanité » constate amèrement les associations luttant pour un meilleur accueil des migrants ayant franchi la frontière franco-italienne.
Elles demandent une nouvelle fois « un véritable espace de dialogue » avec les pouvoirs publics, la mise en place d’un système d’accueil d’urgence digne en complément du refuge solidaire, mais également l’accès à des tests Covid-19 afin d’assurer une mission de santé publique.
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