Accueil de migrants à Saint-Brevin : six mois de prison avec sursis requis contre six opposants

 Accueil de migrants à Saint-Brevin : six mois de prison avec sursis requis contre six opposants

Des militants d’extrême droite perturbent le conseil municipal alors que la première adjointe au maire de Saint-Brevin-les-Pins, Dorothée Pacaud, est élue maire de sa commune de Loire-Atlantique après la démission de Yannick Morez, visé par des menaces et des violences de l’extrême droite, à Saint-Brevin, dans l’ouest de la France, le 9 juin 2023. (Photo Sebastien SALOM-GOMIS / AFP)

Les sanctions pourraient être lourdes pour les six hommes accusés d’avoir voulu perturber un colloque sur l’accueil des migrants à Saint-Brevin-Les-Pins (Loire-Atlantique).

Six mois de prison avec sursis, interdiction d’approcher saint-Brevin-Les-Pins pendant trois ans et obligation d’effectuer un stage de citoyenneté ont été requis par le parquet contre les six militants d’extrême droite, accusés de vouloir perturber le colloque sur l’accueil des migrants organisé dans la commune (23 septembre).

Les prévenus comparaissaient au tribunal de Saint-Nazaire (5 mars). Originaires de Rennes et Angers, ils sont poursuivis pour participation à un groupement en vue de la préparation de violences ou de destructions et, concernant deux d’entre eux, transport sans motif légitime d’arme blanche (couteau, cutters, matraque télescopique notamment).

Tensions

Le colloque sur l’accueil des migrants s’est déroulé à Saint-Brevin-Les-Pins (23 septembre) sous une tension palpable, à quelques semaines de l’ouverture du nouveau centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA).

Pour rappel, après l’annonce du transfert d’un CADA dans un quartier de la commune, souhaité par l’Etat, le désormais ex-maire, Yannick Morez, avait dû faire face à la vindicte d’un groupe de riverains soutenus par le RN puis Reconquête.

Le 22 mars dernier, son domicile avait même été incendié, entraînant sa démission peu après. Il avait alors regretté l’inaction, selon lui, du préfet et du commissariat.

Marche de soutien à l’ancien maire de Saint-Brevin Yannick Morez, qui a démissionné après avoir été visé par des projets concernant un centre de demandeurs d’asile, à Saint-Brevin-les-Pins, dans l’ouest de la France, le 24 mai 2023. Sebastien SALOM-GOMIS / AFP

Sanctions alourdies

Face à la recrudescence des agressions d’élus, le 17 mai dernier, le gouvernement annonce des sanctions pénales alourdies à l’encontre des auteurs de ces violences. Jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende, au lieu de 3 ans et 75 000 euros d’amende auparavant.

En outre, Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, annonçait la mise en place d’un dispositif de sécurité incluant 3 400 référents interlocuteurs des élus dans les gendarmeries et commissariats. Mis en délibéré, le jugement des six prévenus sera rendu le 7 mai.