Abêtissement pour tous – Le nouveau monde est arrivé
Quel ne fut pas mon ahurissement quand je tombai sur cette info : « Le parquet de Paris a confirmé mercredi 22 juin avoir ouvert une enquête après de nouvelles accusations de viols contre la secrétaire d’État, Chrysoula Zacharopoulou ! »
Pour moi, « Une femme accusée de viol » c’est un peu ce fameux postulat que tous les novices apprennent dans les écoles de journalisme : un chien qui mord un homme, ce n’est pas une information mais si un homme mord un chien, voilà le scoop !
Vérification faite, gynécologue de métier, la secrétaire d’Etat est accusée d’avoir effectué un toucher vaginal sur une patiente et un toucher rectal sur une autre, le tout « dans un cadre médical », bien sûr ! Après le viol conjugal désormais passible de prison, après le viol virtuel (la grande majorité des procès de Meetoo le sont sur l’accusation de harcèlement sexuel où dite autrement sur l’intention supposée d’un homme qui cherche à décrocher un rapport sexuel).
On évoque souvent les dégâts de la culture woke pour expliquer l’imposition d’une idéologie unique qui s’est emparée de la totalité de la vie culturelle, sociale et intellectuelle américaine avant de s’étendre au reste du monde. Mais en réalité quand on explore les hérésies de ce monde si laid qui se profilait à l’horizon, avant de devenir bien réel, la chute est beaucoup plus grave.
On passera sur la théorie du genre qui raconte à qui veut bien le croire qu’un homme est une femme qui s’ignore et le contraire est aussi vrai, que les perversions sexuelles sont saines, et dans ce cas, certains veulent élargir le mariage pour tous aux animaux et même aux robots.
Dernière mode qui fait fureur chez la haute société, c’est de se transformer en chien pour de bon. Au Royaume-Uni, les milliers de membres de la communauté de « Pup Players » ont mis en phase cet idéal canin, en portant des costumes de latex munis d’une petite queue mécanique, des masques au museau allongé et se comportent comme des chiens avec aboiements et grosses bagarres.
Pour ceux qui ne croient pas leurs yeux, il suffit d’aller regarder un documentaire, Secret Life of the Human Pups. Et je ne vais pas trop m’étendre sur l’histoire de ce jeune homme qui a poursuivi en justice ses parents pour l’avoir procréé sans son autorisation, de peur de donner des idées à d’autres mômes.
Au-delà de la mode, ce grand show où chacun pousse les limites dans une société du spectacle permanent est plus que conjoncturel. Cette société dans laquelle tout doit être imaginé, en dehors des normes, le vrai devient faux et le faux se déguise en vrai. Les plus belles femmes sont fausses, elles ont de beaux seins plus beaux que nature, une taille coupée au stylet et des lèvres gonflées comme des pneus de tracteurs.
Depuis Orwell, on sait que le monde moderne est bien le règne du faux, mais j’avoue que je n’ai jamais pensé que la supercherie irait aussi loin. La falsification touche désormais tous les domaines de l’existence et la servitude volontaire actuelle avec laquelle les gens adoptent des comportements, des pratiques, des modes de pensées d’une bêtise inouïe me laisse sans voix.
Les valeurs ont laissé la place aux paillettes, la raison a été remisée au placard, la décence est une posture ringarde, le sens du vrai, la dignité ne veulent plus rien dire. On n’est plus devant une altérité de passage envers laquelle s’impose une générosité et une tolérance de principe mais plutôt face à un tsunami où le réel est déconstruit, le passé falsifié et la complexité du monde simplifiée et expliquée par Facebook et YouTube interposés.
Il faut relire Orwell pour voir comment ce monde si laid n’était pas totalement imprévisible, dans 1984 on apprenait déjà que la place du télécran, annonçait la fin de la vie privée, l’assignation de la pensée à la culture dominante et la présence de Big Brother empêcherait toute velléité de révolte.
Enfin, lui-même le disait si bien « Le remplacement d’une orthodoxie par une autre n’est pas nécessairement un progrès. Le véritable ennemi, c’est l’esprit réduit à l’état de gramophone, et cela reste vrai que l’on soit d’accord ou non avec le disque qui passe à un certain moment. »
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