Abdelaziz Bouteflika : de la Guerre d’indépendance à la dictature
Abdelaziz Bouteflika, président de l’Algérie entre 1999 et 2019, est décédé vendredi soir. Depuis sa chute sous la pression de l’armée et de la rue, il résidait dans la solitude de sa résidence médicalisée de Zeralda, à l’ouest d’Alger.
L’ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika est décédé, vendredi 17 septembre, à l’âge de 84 ans. La nouvelle a été annoncée à la télévision nationale, où déroule un bandeau « Décès de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika », qui cite un communiqué de la présidence de la République.
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Depuis sa chute spectaculaire en avril 2019 sous la pression du Hirak et de l’armée, l’ancien président était resté retranché dans la solitude dans sa résidence médicalisée de Zeralda, à l’ouest d’Alger. Sa chute était devenue inéluctable après des semaines de manifestations massives contre sa volonté de briguer un cinquième mandat.
Un destin intimement lié à celui de l’Algérie indépendante
Abdelaziz Bouteflika naît en 1937 à Oujda, au Maroc, où son père avait émigré très jeune, mais il n’oublie pas ses racines. Quand en 1956, en pleine guerre d’Algérie, les indépendantistes demandent aux étudiants de rejoindre le mouvement de libération nationale, il entre très vite au FLN. Il devient même secrétaire particulier du colonel Boumédiène.
À l’indépendance, il devient rapidement ministre de la Jeunesse, puis ministre des Affaires étrangères. Il est alors le plus jeune chef de la diplomatie dans le monde. Il restera à ce poste pendant 16 ans, à une époque où son pays joue un rôle important au sein du mouvement des non-alignés.
À la mort de son mentor Boumédiène, il connaît des démêlés judicaire, notamment suite à des accusations de détournement de fonds. L’ancien ministre fait le dos rond, attendant son heure. Après des années de décennie noire, il se présente en 1999 à la présidentielle avec le soutien des militaires.
Après deux mandats, il modifie la Constitution, pour rester au pouvoir. Mais, après un quatrième mandat qu’il commencera dans un fauteuil roulant, notamment en raison de son AVC, il doit faire face à une contestation croissante. Sa chute était devenue inéluctable après des semaines de manifestations massives contre sa volonté de briguer un cinquième quinquennat.