A Tunis, une marche de soutien à Gaza rassemble diverses sensibilités politiques
Quelques milliers de Tunisiens, syndicalistes, représentants de la société civile, militants politiques, avocats et lycéens ont défilé côte à côte le 12 octobre dans le centre de la capitale pour exprimer leur soutien inconditionnel au peuple palestinien. Devant le siège de la centrale syndicale UGTT, ils ont réclamé la criminalisation de toute normalisation des relations avec Israël.
« Face aux atrocités et aux carnages sauvages perpétrés contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, il est plus que jamais impérieux de décréter une loi pénalisant toute forme de normalisation avec Israël », a revendiqué Hamma Hammami, secrétaire général du Parti des travailleurs. Il s’exprimait lors d’une marche de soutien à la bande de Gaza et au peuple palestinien organisée à Tunis, Avenue Habib Bourguiba, à laquelle ont pris part plusieurs sensibilités politiques ainsi que l’union générale tunisienne du travail (UGTT) et où des drapeaux palestiniens ont été brandis par les manifestants.
« Punition collective »
Hammami a qualifié les massacres perpétrés par Tsahal contre des innocents désarmés dans la bande de Gaza et la destruction massive et systématique des quartiers résidentiels surpeuplés d’actes de guerre qui s’élèvent au rang de « génocide pur et dur » visant à extirper le peuple palestinien de sa terre et faire table rase de ses droits historiques et légitimes à un Etat indépendant. « Cette marche de soutien et de solidarité constitue un témoignage de l’attachement indéfectible des Tunisiens à la question palestinienne qui restera la préoccupation majeure et la question-mère de toute conscience qui croit en la justice et à la liberté », a-t-il soutenu.
Tout en fustigeant le silence assourdissant des régimes arabes, Hammami a mis en garde contre les sérieux projets de transfert et de déplacement forcé du peuple palestinien encerclé à Gaza, estimant que l’opération Déluge d’al-Aqsa lancée par la résistance palestinienne est un acte de « légitime défense » survenu en « représailles aux incessantes violations commises par Israël ».
Hammami a appelé à une forte mobilisation médiatique qui soit en mesure de contrer la version israélienne des faits ainsi que le « flot de mensonges et de contrevérités relayés par des médias occidentaux », affirmant que la question palestinienne « demeurera à jamais gravée dans la conscience vive de l’Humanité ».
En prenant la parole, le membre du bureau exécutif de l’Union générale tunisienne du travail, Samir Cheffi, a vivement dénoncé quant à lui la position de la Ligue des Etats arabes qui traduit « un défaitisme » de plusieurs régimes arabes, mettant en garde contre « un plan international élaboré par des puissances impérialistes visant à exterminer les habitants de Gaza ». Tout en réaffirmant le soutien de la structure syndicale en faveur de la cause palestinienne, le responsable a souligné que les droits du peuple palestinien « ne sont pas négociables ».
Hier jeudi, le président Kaïs Saïed a chargé son ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, de formuler une franche réserve sur les décisions de la réunion du Conseil de la Ligue arabe au niveau ministériel lors de sa session extraordinaire, qui s’est tenue mercredi dans la capitale égyptienne, Le Caire, sur fond de l’actuelle escalade palestino-israélienne.
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