A Tunis, Sami Mokaddem présente son roman Le Secret des Barcides

Prix spécial du jury du Comar d’Or 2020, le prix le plus prestigieux sur le plan national récompensant les œuvres littéraires francophones, Le Secret des Barcides de Sami Mokaddem est un roman pensé par son auteur pour être à la croisée des genres. A mi-chemin entre le roman historique, la science-fiction, mais aussi l’enquête policière, il bouscule les réflexes de la réception des lecteurs de façon décomplexée. Rencontre à Tunis avec un écrivain aussi discret qu’audacieux.

Vidéo Seif Soudani / LCDA

A 38 ans, le lauréat du prix spécial, diplômé de l’IHEC, n’était pas vraiment prédestiné à une telle consécration littéraire. Il est d’ailleurs probablement plus connu des réseaux sociaux tunisiens comme étant depuis 2017 l’époux de la « booktubeuse » Sonia Ben Behi, un mariage symboliquement célébré dans une librairie de la Marsa.

Transformation de l’essai

Coïncidant d’ordinaire avec la Journée mondiale du livre, la cérémonie des Comar d’Or dû cette année être exceptionnellement reportée à la fin du mois de septembre dernier pour cause de Covid-19. Ce n’est pas la première fois que Sami Mokaddem y est consacré. En 2015, deux années seulement après sa reconversion littéraire, il recevait en effet le prix « Découverte » des mêmes Comar d’Or pour son premier roman de ce qu’il appelle désormais « la trilogie de Carthage ». Une façon pour le jury 2020 de conforter le bien-fondé de la décision de leurs prédécesseurs d’il y a 5 ans.

Dans Le Secret des Barcides, l’auteur puise dans l’histoire tunisienne tant antique que moderne des faits réels pour en faire les éléments d’un récit polyphonique où l’intrigue, à la fois scientifique et policière, se joue du lecteur jusqu’au bout de l’ouvrage.

S’il n’est pas le premier auteur tunisien à mettre en scène le général et homme politique carthaginois Hannibal Barca, Mokaddem fait en revanche preuve d’une grande originalité en flirtant avec le thème de l’ésotérique via l’évocation d’Aleister Crowley, un occultiste britannique mort en 1947. En clair, le roman qui évoque également entre autres thèmes le régime Ben Ali pourra déboussoler les uns et fasciner les autres, à condition de lui donner une chance en adhérant à la fantaisie et la complexité de son postulat littéraire.

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